lundi 13 juin 2011

La huitième valise, suite (extrait du journal de bord)

Deux semaines plus tard, je tente l’impossible. Je profite du retour de Louis, qui coïncide avec l’arrivée de Robert, pour récupérer la malèt ble. Après trois heures de recherches, une course entre 5 bureaux, j’arrive au dépôt de la société Air-France, bien que j’aie voyagé avec Air Transat. La préposée me conduit dans un entrepôt où s’entassent des dizaines de valises non
réclamées, toutes grises!, décolorées par une couche d’au moins quelques mètres de poussière, me parut-il. «Cherchez», m’ordonne-t-on. Je demeure incrédule. De plus, mes lunettes sont demeurées dans l’auto de Lektor… Je fouille, toutes les valises se ressemblent. La préposée revient avec un registre. Aucune inscrite à mon nom.

Ecclesia, j’essaie. Eurêka! elle retrouve aisément la malèt ble! « Mais vous n’êtes pas Alexandra Ecclesia. Avez-vous le ticket? » Non et re-non.

Je sens ma valise se défiler. Elle gît là, à portée de bras.

Un flash. À l’aéroport de Dorval, j’avais conseillé à Alexandra d’inscrire mon adresse personnelle plutôt que la sienne en Suisse. J’exhibe mon passeport. Je donne mon code postal. La préposée hésite. Je supplie. Elle acquiesce. Je signe le registre et repars avec les 25 kg de crayons, de ballons et de bonbons pour nos parrainés.

En Haïti, le rôle des bureaucrates n’est pas bien défini, mais deux êtres humains peuvent encore se parler.

-- Antonio

/J.O.R

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire