dimanche 21 décembre 2014

Agrandissement de l’École Saint-Joseph

Il fallait se rendre à l’évidence, on manquait de place…

C’était le constat de l’équipe à notre retour d’Haïti en hivers 2012. Heureuse victime de son succès, l’école Saint-Joseph de Laporte débordait d’enfants et de chansons, et verrait sans doute son nombre d’élèves s’accroître jusqu’en 2015.* 

Ecole Saint-Joseph, travaux complétés
Afin d’assurer la qualité de l’enseignement, la direction avait à l’époque pris l’initiative d’installer les classes de 5e et de 6e année à l’extérieur des murs, sous un abri de fortune, de sorte à désengorger la nef et à réduire le vacarme. C’était une mesure ingénieuse, mais temporaire. Il fallait d'ores-et-déjà penser à un agrandissement. 

Abri de fortune pour la classe de cinquième
Après plus deux ans de travail, voilà que le projet se concrétise! Plusieurs mois de collaboration avec nos partenaires haïtiens — notamment avec le Père Brice (maître-d’oeuvre), Patrick Théodore (ingénieur) et Fritz Pierre-Louis (contremaître) — auront d’abord permis de dresser les plans et devis d’un nouveau bâtiment.

Pour sa part, le travail acharné de nos bénévoles nous ont permis d’amasser suffisamment de fonds cette année pour ouvrir le chantier dès cet hiver et mener à bien les travaux. Grâce à vos dons, nous avons en effet déjà accumulé 85% des 50 000 CAD* nécessaires à la construction. Les levées de fonds d’Equipe-Antonio, Action Haïti se poursuivront cette année afin de compléter le financement. 

L’agrandissement de l’école sera situé en contrebas de l’école-chapelle actuelle, à la limite du terrain de jeu. Elle aura deux étages et comprendra 4 salles de classes ainsi qu’un bureau pour l’administration et le rangement de matériel. Le tout sera bien sûr construit selon les normes parasismiques les plus strictes.

À ce jour, Saint-Joseph compte 200 élèves répartis en 8 classes. Ajoutez 8 enseignants et 1 directeur, c’est plus du quadruple qu’elle comptait il y a 8 ans. Grâce à cette annexe, on scindera la population totale en deux groupes, chacun des bâtiments pouvant accueillir une centaine d’élèves (capacité maximale de 120). 

L'agrandissement, un aperçu...
C’est avec beaucoup d’enthousiasme que sept chanceux bénévoles partiront pour Grand Goâve à compter du 7 janvier prochain, afin d’être témoins de ce qui promet d’être une autre belle réussite. On attendra leurs récits de voyage avec impatience...

D'ici là, joyeux temps des fêtes et meilleurs voeux de bonheur!

/J.O.R.


* À noter que l’estimation des coûts est lié à la valeur de notre devise par rapport au dollar américain. En fonction des fluctuations du marché, il est possible que nous atteingnions notre objectif à moindre ou à plus grand frais.

samedi 13 décembre 2014

De belles trouvailles!


Au Québec, plusieurs écoles se sont équipées de tableaux numériques interactifs (TNI). C’est ce qui s’est passé à l’école primaire des Quatre-Saisons située à Saint-Hubert (Québec) où j’enseigne au préscolaire depuis 7 ans.
Dernièrement, j’ai fait la tournée des classes afin de recueillir, auprès de mes collègues, du matériel non utilisé depuis l’avènement des TNI : plusieurs brosses à tableau, des boites de craies, des instruments mathématiques pour l’enseignant (compas, rapporteur d’angle et équerres en grand format). 
Lors de mon séjour à l’hiver 2014, j’ai remarqué que ces articles étaient conservés au bureau du directeur, lorsqu’il y en avait… Je me rappelle, lors de mon passage à l’école Saint-Joseph de Laporte, avoir assisté à une leçon sur la mesure sans que les élèves aient accès à des règles… Ça ne se reproduira plus!
Je ne retournerai pas en Haïti cette année, mais je collabore régulièrement avec Équipe-Antonio en espérant faire une différence dans la vie scolaire des étudiants haïtiens. 

-- Claudine Pelletier

dimanche 26 octobre 2014

Nouvelles d'Haïti

Bonjour chers amis,

Il y a déjà près de 2 semaines, notre collègue Maryse Bouthillette a atterri sur le sol haïtien! (voir projets-maryse.blogspot.com)

Son séjour d’automne est surtout consacré à nos parrainés, à savoir s’ils sont tous à l’école, s'ils sont en santé et s’ils ont tout le nécessaire : uniforme, souliers, sac d’école, livres et cahiers.

Il y en a toujours qui manquent à l’appel à cause de la maladie ou d’autres problèmes.

Notre programme de parrainage couvre un grand territoire de Grand-Goâve et nous avons maintenant, ma collègue Maryse et moi, des protégés dans cinq différentes écoles — 170 parrainés du primaire et secondaire. Nous nous impliquons tout au cours de l’année avec leurs professeurs et directeurs afin que la collaboration soit optimale.

Nos enfants sont toujours très heureux de nous voir et viennent aussi nous confier leurs problèmes parfois. Nous leur distribuons quelques petites surprises comme des crayons, stylos, aiguisoirs, brosses à dents, etc., et ils repartent le cœur content.

Vendredi dernier (10 octobre), Maryse a rencontré nos 54 grands étudiants qui fréquentent l’école secondaire. En Haïti, le système scolaire fonctionne différemment d’ici, surtout à partir du secondaire:

Le programme Fondamental 3e cycle, qui comprend les classes de 7e, 8e et 9e année.
Le secondaire comprend les classes de Troisième, Seconde, Rhéto et Philo.
 Ceci marque la dernière année scolaire et la fin du parrainage.
Les élèves diplômés peuvent alors commencer l’apprentissage d’un métier ou décider de poursuivre leurs études à l’Université, à l’École normale (pédagogie), à l’École technique ou en Soins infirmiers, la dernière étape d’une durée de 4 ans vers une profession, le but ultime.
       
 Maryse a pris le temps de prendre quelques photos de nos grands cette fois-ci, que je partage avec vous à la fin de cet article. Elle écrit : « Lorsque je vois mes jeunes épanouis, sourire aux lèvres, les yeux clairs et tellement heureux de fréquenter l’école, je pense à vous tous qui êtes derrière moi : c’est ma récompense et sûrement la vôtre aussi… Nous espérons que la chance qu’on leur apporte facilite un peu leur avenir. »


Merci, Maryse !

-- Antonio et toute l'équipe

Classe de 7e (12 ans)

Classe de 8e (14 ans)

Classe de 9e (14 ans)

Classe du secondaire, Troisième (15 ans)


mercredi 8 octobre 2014

Un squelette pour Saint-Joseph

"Depuis que ma mère (Claudine Pelletier) est revenue d’Haïti, je veux aider moi aussi les ti-mouns haïtiens. Puisqu’elle avait un squelette de plastique qui trainait dans un placard de sa classe, nous avons décidé de le donner aux élèves haïtiens afin qu’ils puissent apprendre l’anatomie humaine avec du matériel. 

Mon frère et moi l’avons assemblé et photographié sous différents plans. Dernièrement, j’ai identifié les os et organes du squelette. Les photos ont été plastifiées et assemblées afin de créer une sorte de manuel d’anatomie. 

Je suis fier de ce que j’ai fait pour les élèves et les enseignants de l’école Saint-Joseph de Laporte, eux qui ont très peu de matériel scolaire." 


-- Léo Boivin, 13 ans





/J.O.R.

mercredi 24 septembre 2014

Témoignage d'un prisonnier

Les enfants d’Haïti
12h55, assis sur le bord de mon lit, je tarde à me lever. Car je dois assister à une conférence sur Haïti, plutôt la misère entourant le peuple, les enfants d’Haïti. Et bien non! non! Ça ne me plait pas d’y aller! Au fond de moi, une émotion négative s’est installée, mais à ce moment précis je ne pourrais la verbaliser.
Enseignants, étudiants, nous sommes tous présents, à la salle des visites, attendant le début de nos deux conférenciers, Lucie et Antonio. Elle, enseignante de mon école et lui, enseignant retraité je crois d’une autre institution. Ils avaient avec eux diapositives, films et mémoire fabuleuse; on sentait vraiment qu’ils étaient habités par le don de soi. Le sourire et les yeux de Lucie en disaient long sur le lien qu’elle partageait avec ce peuple. Antonio, quant à lui, nous citait l’histoire vécue de chaque étudiant d’une école. Et je suis sûr en l’entendant parler qu’il était aussi fier d’eux qu’un père peut être fier de ses propres enfants.
Nos deux narrateurs nous expliquent à tour de rôle la vie, les embûches, maladie, manque de nourriture, les dégâts occasionnés par dame nature… etc. C’est comme ça, après une intro un peu courte à mon goût, qu’on est passé à la misère et croyez-moi, c’est là que j’ai compris pourquoi je ne voulais pas assister à cette démonstration de pauvreté, qu’ont à vivre des êtres humains. Certains moments j’éclatais de rire pour des riens, tellement en dedans j’étais touché par ce que je voyais et entendais. Pour moi, c’était une façon de me protéger. Mais je savais bien qu’une fois seul avec moi-même, cela, les images et descriptions de leurs malheurs, me rattraperaient.
Comment, en 2014, des enfants, adultes et autres peuvent-ils se nourrir qu’une seule fois par jour? Ne pas avoir de médications adéquates pour se soigner? Ne pas avoir droit à des condoms gratuits afin de prévenir naissance non désirée et maladie. Il me semble aussi qu’à notre époque, l’enseignement devrait être apporté à tous ces enfants, c’est l’avenir d’un peuple, la base du changement. Les gouvernements s’allient pour faire la guerre à ceux qui ne suivent pas leurs lignes de conduite ou mode de vie et bien ces mêmes élus devraient faire front commun pour que tous les enfants défavorisés reçoivent un minimum dans leur vie.
Et malgré tout, ce peuple a trouvé force, courage de rebâtir après un séisme majeur, qui a presque tout rasé. Il ne faut pas oublier aussi le travail des organismes qui leur viennent en aide, mais avec ce que j’ai vu aujourd’hui, il reste encore tellement à faire! Tant à bâtir!
Et soudain ma vie me semble bien belle, à mon retour. Ma cellule avait disparu et ce soir je viens de manger une collation, on peut dire mon quatrième repas de la journée. Quelle ironie, même en étant incarcéré, je suis mieux soigné, nourri, habillé qu’eux, qui n’ont fait aucun mal. Alors pour donner au suivant, je vais moi aussi apporter quelques grains de sable dans le sablier de leur vie.

mercredi 3 septembre 2014

Logo

La plupart d’entre vous auront remarqué qu’Action-Haïti, Équipe Antonio s’est récemment doté d’un sympathique logo, qu’on pourrait décrire comme une ribambelle d’enfants et d’enseignants faisant la ronde sous le toit d’une école. Nous avons demandé à Paul Raymond, son concepteur, de partager quelques pensées à ce sujet. Voici ce qu'il nous a répondu:

Un logo est le discours qui incarne l'essence de votre nature.

La représentation qu’Antonio se faisait du futur logo était précise, donc sa création fut relativement facile. 

De longues réflexions succédèrent aux courtes discussions, permettant de façonner, avec satisfaction, l’image d’Équipe Antonio.

Les enfants éduqués peuvent s’envoler, s’épanouir et s’affranchir pour ensuite aider les autres en transmettant leur savoir."

-- Paul Raymond

Paul est graphiste professionel. Vous pouvez le joindre à l'adresse électronique suivante:
paulraym@outlook.com

lundi 25 août 2014

Vente de garage à La Prairie

C’est ce samedi 30 et dimanche 31 août que Francine organise sa vente de garage annuelle au profit d’Action Haïti, Équipe Antonio. Comme vous le savez peut-être, l'argent recueilli lors de cet événement contribue au fond de roulement de l’École St-Joseph, à quelques kilomètres de Grand-Goave en Haïti.  Les montants accumulés lors de cette vente de garage pourraient permettre, par exempte, de payer le salaire annuel d’un professeur, sinon davantage. C’est énorme pour la pérennité du projet!

Y’aura plein de trucs intéressants, fiez-vous à Francine! Des centaines de disques et CD, des petits objets antiques, et des tas d’autres trucs divers qui sont dignes de son intérêt et, espère-t-elle, du vôtre.

La vente aura lieu à la Garderie le Soleil en Soi, au 186 rue St-Georges, dans le vieux La Prairie, de 8h à 17 h.

On espère vous y voir!

— Alain


P.S.: Les dons en argent ou par chèque seront aussi acceptés. Action Haïti émettra des reçus d’impôt pour tout montant excédant 25$.

dimanche 29 juin 2014

Brochettes de Bonbons (Nouvelles d'Action Haïti Suisse)

Le 14 juin 2014, afin de financer notre projet pour l’agrandissement de l’école St-Joseph de Laporte, nos amis d'Action Haïti Suisse ont participé pour une deuxième année consécutive au marché des Fêtes de Blonay. Ils ont récolté la somme de Fr. 780, soit environ 933 CAD.
Pendant 2 soirs, Morgane, Mélissa et Marie ont fabriqués 200 brochettes de bonbons et avec le soutien de Raymonde et de sa caverne à bonbons, nous avons tenu un stand.

Merci à Roland, Chantal, Jérémy, Camille, Lou, Stéphane, René et Tania, et à toutes les dents sucrées qui les ont encouragés.
Préparation des Brochettes
Fées des bonbons à l'oeuvre

Mélissa
Morgane 


Raymonde et Marie
Pas pour le B.B.Q.




mercredi 4 juin 2014

Résultat de la Vente de garage chez Annie Gauthier

Bonjour à tous!

C'est avec plaisir qu'on peut annoncer officiellement que la vente débarras du 17 et 18 mai dernier chez Annie Gauthier a rapporté 709,30 beaux dollars. Compte tenu de la pluie et du froid du samedi matin, le match des Canadiens, les activités de jardinage du dimanche (le premier beau dimanche du printemps), ce fut un très bon résultat. S'ajoutent à ce montant ceux récoltés avec la vente de vélos usagés remis à neuf par Louis (2000$), les célébrations de marriage de Robert (1240$) et un don indépendant (150$). Merci à tous les bénévoles impliqués!

Ne pas oublier: une seconde vente de garage aura lieu le 7 juin prochain chez Nico et Gerry, au 
195, Rabastalière Ouest, St-Bruno-de-Montarville. Au plaisir de vous y retrouver!





-- Equipe Antonio

/J.O.R.

dimanche 25 mai 2014

Vente débarras St-Bruno

Bonjour à tous!

Nous attendons quelques photos pour transmettre les résultats officiels de la plus récente vente de garage. D'ici là, prenez bonne note:

Nos amis Gerry et Bruno organisent à leur tour une vente débarras! La vente des articles aura lieu le samedi le 7 juin, au 195 Rabastalière ouest, à St-BrunoJusqu'au 6 juin, ils recueilleront vos dons d'articles en bon état mais dont vous n'avez pas vraiment besoin. SVP ne donnez que des objets qui se vendront! Nous sommes toujours dans une levée de fonds pour le projet d'agrandissement de l'école St-Joseph..

Gerry et Bruno vous attendons en grand nombre, comme donneurs d’articles, acheteurs ou même comme contributeur ( des reçus d’impôts seront émis pour les dons de 20$ et plus). 

Pour toutes questions, n’hésitez surtout pas à les appeler.
450 441 0829
/J.O.R

lundi 12 mai 2014

Vente débarras!

Bonjour à toutes et à tous

À tous les intéressés, une première vente de garage printanière aura lieu chez Annie Gauthier les 17 et 18 mai prochain, au 629 Montainview à Otterburn Park. L’argent amassé durant cette vente servira au projet d’agrandissement de 4 salles de classe à l’école Saint-Joseph de Laporte.

Merci à nouveau à toutes de votre soutien!

— Action Haïti - Équipe Antonio


/J.O.R.

mardi 22 avril 2014

Les conférences (Claudine Pelletier)


Je suis de retour d’Haïti depuis plus d’un mois, mais l’aventure continue!

Il est maintenant temps de partager mon expérience de coopérante aux jeunes de ma région. J’ai été invitée par différentes écoles, tant au primaire qu’au secondaire, afin de raconter les hauts et les bas d’un coopérant bénévole.

Munie d’un document PowerPoint, je présente un résumé de mes interventions et observations lors de mon séjour à Grand-Goâve. Les écoles, l’accès à l’eau, la formation des enseignants, l’alimentation, la gestion des déchets, la santé, le logement… Plusieurs sujets sont abordés et les jeunes en profitent pour poser de nombreuses questions.

Il est important de faire connaitre nos actions, de montrer les résultats et nos efforts afin d’expliquer ce qui a été réalisé avec les dons recueillis. Des gens nous font confiance et il est de notre devoir de présenter les réalisations.

De plus, j’aime montrer aux jeunes que les coopérants sont des gens « ordinaires »; des bénévoles qui organisent leur horaire pour participer à un projet spécial qui leur tient à cœur. J’ai préparé mon séjour plusieurs mois à l’avance et ma famille m’a encouragée et soutenue, ce qui m’a permis de vivre une expérience unique et mémorable, remplie de rencontres et de découvertes. 

— Claudine Pelletier


/J.O.R.

vendredi 11 avril 2014

Quelques extraits du journal de Lucie (suite de la suite)

(25 au 28 février, École St-Joseph de Laporte)

C'est super beau les montagnes! La première journée, j'ai assisté à un cours en 4e année, un en 5-6e année, passé rapidement en 2e, lu une histoire en 1e, chanté des chansons en maternelle, présenté le travail sur les saisons de mes élèves du Québec en 3e. Les soirs, nous veillions avec les enseignants résidents et le directeur (on a regardé un film haïtien assez instructif sur les mœurs et joué au jeu Serpents et échelles que nous avions apporté.) 


La deuxième journée, j'ai été plus pro-active. J'ai animé un cours de français interactif et un de mathématiques sur le périmètre et l'aire, en faisant déplacer les élèves dans la cour d'école pour y tracer un carré. On a terminé le tout par le jeu des 4 coins avec des élèves, puis avec des professeurs et M. le directeur, pendant que les élèves rigolaient.


La troisième journée, place au carnaval!




-- Lucie

/J.O.R.

dimanche 6 avril 2014

Quelques extraits du journal de Lucie (suite)

(24 février)

Aujourd’hui, je suis partie avec Claudine seulement visiter d'autres parrainés dans d'autres écoles. Antonio a l'habitude d'enseigner les participes passés lors de son passage dans une école. Mais cette année, c’est moi qui l'ai fait! Une classe de soixante 6e année! Ma première vraie expérience dans une classe. (J'aurais aimé observer avant mais...) Je suis très fière de moi! Je voulais faire participer les élèves, leur demander des exemples à eux (J’ai eu : « Mon frère est décédé. » ). Je voulais aussi leur montrer que la coopération était un échange, alors avant de partir, je leur ai demandé de m'enseigner à me présenter en créole. J'ai même fait comme eux et pris des notes dans mon carnet!



-- Lucie

/J.O.R.

mercredi 2 avril 2014

Quelques extraits du journal de Lucie (du 19 février au 5 mars 2014)

(20 février)

Première journée de travail. Claudine, Antonio et moi, avons visité à vélo quelques écoles pour rencontrer les parrainés, leur faire faire un dessin ou écrire une lettre pour leur parrain ou marraine. C'est moi qui prenais les photos. Il faisait très chaud. Le vélo n'est pas facile à diriger dans les roches... Dans une école, j'ai rencontré ma parrainée : Valérie! Elle portait son costume d'école, carotté rouge et blanc, comme les autres élèves. Moment bref mais émouvant. Le temps de faire quelques photos et de repartir.


(22 février)
Rencontre des jeunes-filles parmi nos parrainées, avec Maryse. Valérie est du nombre. Je suis tellement concentrée que je la vois à peine. Je me rappelle toutefois qu'elle a dit qu'elle aimait chanter quand elle s'est présentée lors du tour de table. Comme moi!... Après la présentation, je leur ai montré la vidéo des filles de la Maison d'Haïti en expliquant de temps en temps (le son n'était pas toujours bon et les filles parlaient rapidement. Le français est leur langue seconde à ces filles d'Haïti, après tout.) J'ai aimé particulièrement leur montrer les filles qui patinaient.


C'est à suivre...

/J.O.R.

vendredi 28 mars 2014

Amboise Blanchard, futur carreleur



Amboise, timide garçon de Grand-Goâve, apporte un jour une lettre à Antonio. Lettre écrite en français, langue qu’il parle pourtant si peu… Il souhaite apprendre le métier de carreleur, mais n’a pas l’argent nécessaire pour entreprendre ses études. 

Antonio contacte alors Olriche, ami haïtien à qui il a donné le même coup de pouce il y a près de 7 ans et qui enseigne maintenant le carrelage. « Serait-il possible de lui trouver un endroit où étudier et de faire en sorte qu’il y obtienne une bourse? »

Plusieurs jours d’affilée, Amboise venait à la porte demander des nouvelles à Antonio… C’est moi qui l’accueillais à chaque fois et qui lui répondais, dans un créole approximatif, qu’il était absent. 

Finalement, un soir, Olriche et Amboise se présentent à la maison afin de régler l’entente : il obtient une demi-bourse de Kay Bob, mission fondamentaliste qui a mis sur pied une bonne école de formation dans différents domaines et qui emploie Olriche pour les cours de carrelage. 

Puis, nous lui annonçons qu’Équipe-Antonio assumera l’autre moitié des frais de scolarité pour son cours. Nous lui fournissons aussi les outils de base. 

M’étant prise d’affection pour ce jeune démuni, mais motivé, j’ai proposé à Antonio de financer moi-même ses études. Je suis heureuse de penser que je peux faire une différence dans la vie d’un jeune homme et de sa famille.


-- Claudine Pelletier

/J.O.R.


samedi 15 mars 2014

Carnaval!


Le Mardi Gras est fêté en grandes pompes à Haïti. L'école Saint-Joseph de Laporte a organisé un festival regroupant toute la collectivité. Une journée mémorable où les enseignants transmettent à leurs élèves la culture de leurs ancêtres.


-- Antonio



/J.O.R

jeudi 13 mars 2014

Le retour



Ça y est, je suis rentrée hier (12 mars) dans la tempête de neige. Le vol n'a pas été retardé et encore moins annulé. Le transport depuis Grand-Goave vers Port-au-Prince n'a pas été de tout repos (2 h 30) : embouteillages, panne, accident,... Maryse était avec moi et avons craint à plusieurs reprises de faire un face à face avec des camions venant en sens inverse. Ce fut définitivement ma journée la plus stressante!

J'étais la dernière de l'équipe-Antonio à rentrer. J'ai profité de cette semaine pour clore certains dossiers et travailler avec Maryse.
J'ai apprécié ce moment plus tranquille pour me reposer à la plage et passer du temps avec mes nouveaux amis dont Guerline, Denis, Olriche, Wilson, Francky et tous les autres dont les noms m'échappent...

Ma famille m'attendait à l'aéroport, je n'avais pas vu mes deux garçons depuis six semaines... Heureusement, grâce à la tempête, ils sont en congé aujourd'hui. Nous irons donc jouer dans la neige pour célébrer mon retour!

Je me sens privilégiée d'avoir participé à cette grande aventure et son succès est dû à la grande collaboration de tous les compagnons et collaborateurs d'ici et d'ailleurs.


À la prochaine, je l'espère !

-- Claudine

/J.O.R.

mardi 4 mars 2014

Je suis là pour toi



Gérald est maçon. Le travail étant rare, il conduit une mototaxi. Comme c’est un jeune homme fiable, nous faisons appel à ses services lorsque les distances ne nous permettent pas de nous déplacer avec nos bécanes. Ou que le temps presse pour un rendez-vous.
Un premier trajet en montagne avec Claudine; Gérald détourne le sujet lorsque vient le temps d’acquitter la course. Une seconde course avec Julie, Claudine et Stéphan (2 motos) pour la visite de trois familles de parrainés, le phénomène se répète.
Jeudi dernier, je rencontre Gérald sur la rue Saint-François. Heureux de nous revoir, nous nous saluons avec un sourire rayonnant.
« Gérald, combien pour les deux courses? je demande.
Ne t’inquiète pas pour ça.
Combien Gérald? 
Ne t’inquiète pas pour ça. »
J’Insiste. « Je veux savoir combien pour les deux courses. »
Alors Gérald me répond : « Je suis là pour toi. »
Je ne comprends pas.
Il explique : «Toi, tu viens de loin pour aider les Haïtiens. Moi, je suis là pour toi. »

Ému. Je lui serre la main avec reconnaissance.

-- Antonio

/J.O.R.

samedi 1 mars 2014

L’Impasse de l’Amitié

Ce soir, un orage tropical nous a surpris. Une perturbation atmosphérique violente accompagnée de pluie, de vents, d’éclairs et de coups de tonnerre. Le retour d’une rencontre avec l’équipe de Projets Maryse se faisait hasardeux. Étrangement, dès que la pluie cessa, la voûte céleste redevint illico étoilée, pas un nuage.
La rue Saint-François, artère principale de Grand-Goâve est pavée de briques. À part quelques sauts pas très périlleux, le retour s’exécuta assez bien. Toutefois, pour se rendre à notre bivouac, il faut emprunter l’Impasse de l’Amitié, une ruelle de terre battue. Devant nous, d'immenses plaques d'eau entourées de boue. Pour nous frayer un chemin,  Claudine, Lucie et moi lancions des cailloux afin de traverser à gué les mares d'eau pour ne pas souiller nos chaussures. 
Puis, un étang nous bloqua la route. Impossible d’avancer.
Quelques Haïtiens circulant dans l’allée s’amusaient gaiement à nos dépens. Du coup, un attroupement d'une quarantaine de personnes nous entourait pour contempler l’absurde spectacle, eux dont les pieds nus barbotaient dans l’eau trouble avec indifférence.
Soudain, une grosse femme s'est approchée de moi. Sympathique à notre désarroi, elle m'intima de monter. Sans hésitation, je grimpai sur son dos et traversai la barbotière, heureux comme un bambin sur les épaules de son papa.  Une autre dame enjoint Claudine à m’imiter. Enfin, la grosse femme est venue chercher Lucie.

Toute l’assistance se mit à rire et à applaudir. Nos chaussures furent aussi soulagées que nos cœurs joyeux.
C'est comme ça la vie en Haïti.
Désormais, je sais qu’une impasse se traverse beaucoup plus facilement avec le secours de l’amitié.
-- Antonio 
/J.O.R.  

mercredi 26 février 2014

Soigner en Haïti (Julie)




Mon expérience d'infirmière en Haïti n'a pas été sans émotions! Les autres compagnons me surnommaient ''la braillarde''... non sans fondement!

Moi, qui arrive de Montréal et du Grand Nord, forte de mes expériences et de mon bagage professionnel, avec des objectifs et des idées, me croyant prête à soigner et faire des suivis médicaux en Haïti... 

Arrivée sur place, j'ai vu, j’ai dû changer mes attentes, j’ai dû m’adapter à d’autres conditions de santé; faire des suivis ici, c’est pas comme chez nous.

Stephan et moi allions d'une école à l'autre en commençant par voir les parrainés un à un, afin de leur faire un examen médical de base.

Journée type: nous arrivions à l’ouverture des classes à 8h00 et entrions dans un petit local (parfois à l'extérieur) où nous restions jusqu'à 13h, la fin des classes. Nous étions prêts à recevoir les ti-mounes dans notre mini-clinique. Puis venait le tour des enfants malades qui étaient à l'école ce jour là. Pneumonie, infection de la peau, conjonctivite, infection du cuir chevelu sont quelques maladies que nous avons traitées. Les médicaments gratuits reçu du CSI (grâce à Maryse) ont grandement aidé.  Si un parrainé était absent, nous nous déplacions à domicile pour évaluer son état de santé et lui donner des soins si nécessaire. L'après-midi, nous devions préparer la médication que nous n’avions pas avec nous lors de la visite. Toute l’équipe mettait la main à la pâte; merci encore Claudine et Antonio!

J'ai constaté une grande différence entre les enfants parrainés et ceux qui ne le sont pas. Les parrainés sont en meilleure santé en général. La nutrition y joue beaucoup. Dans notre très bref questionnaire médical, nous demandions aux enfants combien de repas par jour ils mangeaient à la maison. Régulièrement, la réponse était un seul. Grâce au parrainage, les enfants ont un repas à l'école et parfois un autre à la maison: ce qui leur en fait 2 par jour. Ça se répercute directement sur leur santé. Pour moi, c'est ce qui m'a démontré à quel point le parrainage était important. C'est pour l'éducation d’abord, mais en parallèle, c’est aussi pour la santé.

C'était difficile de quitter une école pour aller à une autre car les directeurs appréciaient notre venue et auraient aimer que nous voyons tous les enfants. Nous étions remerciés chaleureusement, et pourtant, je sentais que j'avais fait si peu... Le sage Antonio me disait alors: “Julie, il faut regarder ce que tu as fait. Ça n'aurait pas été fait si tu n'étais pas venu en Haïti!¨ L'expérience d'Antonio m'a aidé énormément à cheminer dans mon rôle d'infirmière! Ce fut un excellent guide.

J'adore Haïti et ses ti-mounes. N'hésitez pas à parrainer si vous voulez faire une grosse différence dans leur vie!

-- Julie

/J.O.R.

jeudi 20 février 2014

L’école en Haïti


La première fois que j’ai mis les pieds dans une école en Haïti, je cherchais du regard le matériel, les livres, la craie de tableau… Parfois, il n’y a pas assez de place pour tous les élèves ; ils s’entassent à plusieurs sur un banc et écrivent, leur cahier installé sur leurs genoux.
J’ai vu un jeune tailler son crayon avec ses dents. Un autre ne rien faire car il n’avait pas de cahier. Des petits de 3-4 ans dormir la tête sur la table. D’autres devaient attendre leur tour car il n’y a que 4 ciseaux pour un groupe de 21 petits. 
Mais j’ai vu aussi des enfants souriants, fiers de me faire la lecture et de me montrer leur travail d’écriture. Ils m’ont poliment saluée ; Bonjour madame Claudine! Comment allez-vous? Ils ont chanté pour moi et m’ont tenu la main pour que je reste un peu plus longtemps parmi eux. 
Les enseignantes m’ont accueillie chaleureusement. Nous nous sommes apprivoisées et j’ai, peu à peu, pris les rennes dans certaines classes, le temps de quelques activités. J’aime enseigner dans la classe de Tamara à Papatam; elle fait des miracles : de petits bricolages avec si peu. Je lui apporte d’ailleurs du matériel à chacune de mes visites tous les vendredis matins. À l’école Notre-Dame-Marie, je présente, aux élèves du préscolaire, des jeux à la récréation comme l’élastique et des rondes. En classe, je leur montre de nouvelles chansons et j’en profite pour bouger avec eux. Les enseignantes participent elles aussi lors de mes activités diverses (mathématiques, arts, chants,…). 
À l’école St-Joseph, où je retournai dans quelques semaines, les enseignantes m’ont demandé de nouvelles chansons et activités. Pendant que je suis à Grand-Goâve, j’en profite pour leur préparer un petit recueil dans mes temps libres…

J’ai laissé mes élèves québécois en janvier dernier pour aller en retrouver d’autres pas si différents ; ils ont tous une soif d’apprendre et ils sont si attachants! Je suis très loin de mon tableau interactif et de nos nombreux gadgets, mais ici, tout ce qui compte, c’est l’amour des enfants et de notre métier.
-- Claudine Pelletier

/J.O.R.

mardi 18 février 2014

Au tour de Lucie (présentation)

Bonjour Julie, Claudine, Stephan, Maryse et Antonio.  Dans environ 33h, ce sera à mon tour de m'envoler vers Haïti et de travailler à ce beau projet.  

Mon nom est Lucie. Je suis enseignante en milieu carcéral.  J'y enseigne le français, je donne des cours de préparation au marché du travail/connaissance de soi et supervise des stages. J'étudie aussi en coopération internationale. 

Ça fait plusieurs années que j'entends Antonio parler d'Haïti et des mille et une choses qu'il fait là-bas. Il est venu aussi à mon travail donner une conférence. J'ai donc hâte de découvrir tout ça. (Je crois que je le croirai quand je débarquerai de l'avion!!)

Mettre ma vie effrénée d'ici sur pause et aller découvrir un autre univers, des gens, une culture, d'autres façon de voir et vivre la vie... J'espère que cet échange sera riche des deux côtés. On souhaite toujours faire une petite différence, mettre nos talents, qui l'on est et notre expérience à profit...

Je suis très heureuse de faire partie de l'aventure. Je me souhaite bonne découverte et encourage ceux qui y sont déjà, ceux qui y rêvent et ceux qui nous supportent à ne pas lâcher, à aller de l'avant pour mettre encore plus d'humanité et d'amour sur cette planète!  

À très bientôt... 


-- Lucie

/J.O.R.

lundi 17 février 2014

La fête des parrainés 2014

Le samedi 15 février 2014, les enfants parrainés se sont amusés au bord de la mer en compagnie des coopérants de Projets-Maryse et d’Équipe-Antonio. 
Baignade, jeux de ballon, balle et freesbee étaient au rendez-vous! Petits et grands ont passé une belle journée remplie de plaisirs et de rires. Un repas a été offert à tous les ti-mouns avant que ces derniers ne retournent chez eux.
Une autre belle activité réussie et appréciée de tous!

-- Claudine Pelletier

/J.O.R.

lundi 10 février 2014

2014-02-10 (départ d'Antonio)

La nuit dernière, Antonio a dû quitter Grand-Goâve pour se rendre au chevet de son père qui est malade à Montréal. Nous lui envoyons de bonnes pensées et allons continuer le travail que nous avons commencé malgré son absence.

-- Julie, Claudine et Stéphan

/J.O.R.


Évenson Attis

Césev est une école secondaire de qualité où Maryse et moi inscrivons une quarantaine de parrainés. Jeudi matin, assis dans le bureau du directeur, je consulte les résultats scolaires de nos protégés. L’un obtient 75 % de moyenne, l’autre à peine 50 %, le seuil de réussite en Haïti. La note de 80 % n’est pour ainsi dire jamais attribuée. Soudain, M. Casimir m’interrompt. « En 10e année,  j’ai un élève exceptionnel : 85 % de moyenne générale! Ses parents sont décédés; il vit avec son frère et sa sœur à peine plus âgés que lui. Il ne possède pas un sou pour payer ses études. Pouvez-vous l’aider? »
Or les études à ce niveau s’avèrent fort chères : plus de 400 USD par année. L’État ne contribue pas. Je réfléchis quelques instants. L’image de ce jeune cerveau gaspillé m’indigne, mais celle de ce cœur vaillant et courageux, persévérant me peine profondément.
« Si Équipe-Antonio fait un effort, est-ce que Césev fera le sien ?
Oui, assurément.
50 – 50 ?
D’accord, répond le directeur. »
Dans les minutes qui suivent, je rencontre Évenson. Sa joie me bouleverse. Si peu pour nous; tant pour lui.

Samedi, à la rencontre de tous nos parrainés du secondaire au Centre Marie-Cécile, sa reconnaissance illuminait ses yeux, irradiait tout son être.

-- Antonio

/J.O.R.

samedi 8 février 2014

Visite à l'école St-Joseph (Stéphan)

2014-02-02 

Nous sommes partis, Antonio, Claudine, Julie et moi, en trek pour se rendre à Laporte où se trouve l'école St-Joseph. Nous avons marché et monté pendant 3 heures et demi qui en valaient vraiment la peine! Le paysage était saisissant, Nous avons rencontré des habitants qui échangeaient avec nous et d'autres qui nous souriaient. 

 Nous avons eu un accueil exceptionnel tout au long de notre séjour à St-Joseph. Nous partagions les repas avec l'équipe des enseignants, ce qui nous a permis d’en apprendre sur eux, leurs coutumes, et leurs traditions, de même que de partager des histoires et de jouer aux cartes et aux dés.

L'École St-Joseph a une âme qu'on sent dès l'arrivée. Nous y avons passé trois jours et nous avons eu plusieurs consultations médicales. Le départ fût difficile et nous espérons y retourner bientôt...

Voici une photo de notre super équipe. 


À bientôt,


— Stéphan

/J.O.R.