samedi 24 janvier 2015

La balade en bécane (extrait du journal d'Antonio)

Après avoir reconduit à pied Yves-Bertha, Yves-Jude-Marie et Marie-Yves, trois filles de ? Laporte, je me rends compte que Jean-Yves, le benjamin, pourrait lui aussi participer à l’atelier de fabrication de petits bateaux animé par Marie-Line.
Du coup, j’enfourche mon vélo et me rends chez les Laporte. J’installe le petit bonheur à califourchon sur le tube horizontal et, d’un coup de pédale assuré, je file vers le centre à quelque dix minutes de distance, sous le regard fier de sa maman. Soudain, en route, j’entends un paysan hurler. Une crevaison, sans doute. J’arrête et le regarde.
« Ou li fè mal !, crie-t-il. »
Je ne comprends pas. L’homme s’approche; prend le petit dans ses bras et le replace de biais afin de sauver les bijoux du petit trésor. Je le remercie et repars.
« L’ap pèdi soulyé li !, crie-t-il. »
J’arrête de nouveau et le regarde. Je ne comprends pas. L’homme s’approche; prend dans ses mains le pied du petit, délace l’espadrille à demi son sorti de son peton, remet le soulier et relace la chaussure. 
«Mèsi anpil, mesye »

L’homme s’en retourne s’asseoir sur sa roche, souriant.
-- Antonio

/J.O.R.

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