dimanche 26 octobre 2014

Nouvelles d'Haïti

Bonjour chers amis,

Il y a déjà près de 2 semaines, notre collègue Maryse Bouthillette a atterri sur le sol haïtien! (voir projets-maryse.blogspot.com)

Son séjour d’automne est surtout consacré à nos parrainés, à savoir s’ils sont tous à l’école, s'ils sont en santé et s’ils ont tout le nécessaire : uniforme, souliers, sac d’école, livres et cahiers.

Il y en a toujours qui manquent à l’appel à cause de la maladie ou d’autres problèmes.

Notre programme de parrainage couvre un grand territoire de Grand-Goâve et nous avons maintenant, ma collègue Maryse et moi, des protégés dans cinq différentes écoles — 170 parrainés du primaire et secondaire. Nous nous impliquons tout au cours de l’année avec leurs professeurs et directeurs afin que la collaboration soit optimale.

Nos enfants sont toujours très heureux de nous voir et viennent aussi nous confier leurs problèmes parfois. Nous leur distribuons quelques petites surprises comme des crayons, stylos, aiguisoirs, brosses à dents, etc., et ils repartent le cœur content.

Vendredi dernier (10 octobre), Maryse a rencontré nos 54 grands étudiants qui fréquentent l’école secondaire. En Haïti, le système scolaire fonctionne différemment d’ici, surtout à partir du secondaire:

Le programme Fondamental 3e cycle, qui comprend les classes de 7e, 8e et 9e année.
Le secondaire comprend les classes de Troisième, Seconde, Rhéto et Philo.
 Ceci marque la dernière année scolaire et la fin du parrainage.
Les élèves diplômés peuvent alors commencer l’apprentissage d’un métier ou décider de poursuivre leurs études à l’Université, à l’École normale (pédagogie), à l’École technique ou en Soins infirmiers, la dernière étape d’une durée de 4 ans vers une profession, le but ultime.
       
 Maryse a pris le temps de prendre quelques photos de nos grands cette fois-ci, que je partage avec vous à la fin de cet article. Elle écrit : « Lorsque je vois mes jeunes épanouis, sourire aux lèvres, les yeux clairs et tellement heureux de fréquenter l’école, je pense à vous tous qui êtes derrière moi : c’est ma récompense et sûrement la vôtre aussi… Nous espérons que la chance qu’on leur apporte facilite un peu leur avenir. »


Merci, Maryse !

-- Antonio et toute l'équipe

Classe de 7e (12 ans)

Classe de 8e (14 ans)

Classe de 9e (14 ans)

Classe du secondaire, Troisième (15 ans)


mercredi 8 octobre 2014

Un squelette pour Saint-Joseph

"Depuis que ma mère (Claudine Pelletier) est revenue d’Haïti, je veux aider moi aussi les ti-mouns haïtiens. Puisqu’elle avait un squelette de plastique qui trainait dans un placard de sa classe, nous avons décidé de le donner aux élèves haïtiens afin qu’ils puissent apprendre l’anatomie humaine avec du matériel. 

Mon frère et moi l’avons assemblé et photographié sous différents plans. Dernièrement, j’ai identifié les os et organes du squelette. Les photos ont été plastifiées et assemblées afin de créer une sorte de manuel d’anatomie. 

Je suis fier de ce que j’ai fait pour les élèves et les enseignants de l’école Saint-Joseph de Laporte, eux qui ont très peu de matériel scolaire." 


-- Léo Boivin, 13 ans





/J.O.R.

mercredi 24 septembre 2014

Témoignage d'un prisonnier

Les enfants d’Haïti
12h55, assis sur le bord de mon lit, je tarde à me lever. Car je dois assister à une conférence sur Haïti, plutôt la misère entourant le peuple, les enfants d’Haïti. Et bien non! non! Ça ne me plait pas d’y aller! Au fond de moi, une émotion négative s’est installée, mais à ce moment précis je ne pourrais la verbaliser.
Enseignants, étudiants, nous sommes tous présents, à la salle des visites, attendant le début de nos deux conférenciers, Lucie et Antonio. Elle, enseignante de mon école et lui, enseignant retraité je crois d’une autre institution. Ils avaient avec eux diapositives, films et mémoire fabuleuse; on sentait vraiment qu’ils étaient habités par le don de soi. Le sourire et les yeux de Lucie en disaient long sur le lien qu’elle partageait avec ce peuple. Antonio, quant à lui, nous citait l’histoire vécue de chaque étudiant d’une école. Et je suis sûr en l’entendant parler qu’il était aussi fier d’eux qu’un père peut être fier de ses propres enfants.
Nos deux narrateurs nous expliquent à tour de rôle la vie, les embûches, maladie, manque de nourriture, les dégâts occasionnés par dame nature… etc. C’est comme ça, après une intro un peu courte à mon goût, qu’on est passé à la misère et croyez-moi, c’est là que j’ai compris pourquoi je ne voulais pas assister à cette démonstration de pauvreté, qu’ont à vivre des êtres humains. Certains moments j’éclatais de rire pour des riens, tellement en dedans j’étais touché par ce que je voyais et entendais. Pour moi, c’était une façon de me protéger. Mais je savais bien qu’une fois seul avec moi-même, cela, les images et descriptions de leurs malheurs, me rattraperaient.
Comment, en 2014, des enfants, adultes et autres peuvent-ils se nourrir qu’une seule fois par jour? Ne pas avoir de médications adéquates pour se soigner? Ne pas avoir droit à des condoms gratuits afin de prévenir naissance non désirée et maladie. Il me semble aussi qu’à notre époque, l’enseignement devrait être apporté à tous ces enfants, c’est l’avenir d’un peuple, la base du changement. Les gouvernements s’allient pour faire la guerre à ceux qui ne suivent pas leurs lignes de conduite ou mode de vie et bien ces mêmes élus devraient faire front commun pour que tous les enfants défavorisés reçoivent un minimum dans leur vie.
Et malgré tout, ce peuple a trouvé force, courage de rebâtir après un séisme majeur, qui a presque tout rasé. Il ne faut pas oublier aussi le travail des organismes qui leur viennent en aide, mais avec ce que j’ai vu aujourd’hui, il reste encore tellement à faire! Tant à bâtir!
Et soudain ma vie me semble bien belle, à mon retour. Ma cellule avait disparu et ce soir je viens de manger une collation, on peut dire mon quatrième repas de la journée. Quelle ironie, même en étant incarcéré, je suis mieux soigné, nourri, habillé qu’eux, qui n’ont fait aucun mal. Alors pour donner au suivant, je vais moi aussi apporter quelques grains de sable dans le sablier de leur vie.

mercredi 3 septembre 2014

Logo

La plupart d’entre vous auront remarqué qu’Action-Haïti, Équipe Antonio s’est récemment doté d’un sympathique logo, qu’on pourrait décrire comme une ribambelle d’enfants et d’enseignants faisant la ronde sous le toit d’une école. Nous avons demandé à Paul Raymond, son concepteur, de partager quelques pensées à ce sujet. Voici ce qu'il nous a répondu:

Un logo est le discours qui incarne l'essence de votre nature.

La représentation qu’Antonio se faisait du futur logo était précise, donc sa création fut relativement facile. 

De longues réflexions succédèrent aux courtes discussions, permettant de façonner, avec satisfaction, l’image d’Équipe Antonio.

Les enfants éduqués peuvent s’envoler, s’épanouir et s’affranchir pour ensuite aider les autres en transmettant leur savoir."

-- Paul Raymond

Paul est graphiste professionel. Vous pouvez le joindre à l'adresse électronique suivante:
paulraym@outlook.com