mercredi 23 décembre 2015

Le marché de Noël : des sous pour Haïti !

Des élèves de l'école des Quatre-Saisons à Saint-Hubert (Québec) ont fabriqué et vendu des articles de Noël à l'occasion du Marché de Noël à l'école secondaire Mgr Parent.

Grâce à cette équipe dynamique, les ventes ont été bonnes ! Équipe-Antonio recevra 115$ ! 

Mèsi anpil !

Claudine et Noémie  

Noémie et Annie (parent-accompagnateur)




mercredi 2 décembre 2015

À venir

Le calendrier de l'avent annonce Noël comme le Jour de l'An nous rappelle notre prochain départ pour Haïti. Nous serons 5: Marie-Line, Myriam, Naïma, Alban et Antonio. Une grande joie m'habite, car 3 compagnons sont mes anciens élèves.

Nos projets pour 2016 :
nos 200 élèves à l'école Saint-Joseph;
nos 74 parrainés;
l'agrandissement de 4 classes à Saint-Joseph;
la construction de 2 maisons pour des familles de parrainés.

Notre objectif ? Assurer à nos 274 protégés un bel avenir.

Tout cela grâce à vous.




















Joyeux Noël et au plaisir de vous battre au prochain tarot!

-- Antonio

Un reçu sera remis dès février si le don nous provient avant le 31 décembre.

Action-Haïti, Équipe-Antonio
371, rue Prince-Georges
Otterburn Park QC
J3H 1K9


/ J.O.R.

dimanche 25 octobre 2015

Octobre 2015 Brocante à la place Robin de Vevey pour Action-Haïti – Suisse

Corinne Petten et Sandrine Barberon ont affronté le froid pour vendre des livres en faveur de notre prochain projet de construction de maisons.

Merci de leur aide et de leur soutien.

A chaque sou récolté, notre objectif se rapproche, mais nous avons encore besoin de vous.

Nos références bancaires :

Banque Raiffeisen de Blonay
Action Haïti Suisse
IBAN CH92 8043 0000 0126 4946 4


Un reçu d’impôt sera envoyé début 2016.

-- Marie et son helvétéquipe

/J.O.R.

mardi 29 septembre 2015

Des nouvelles de Maryse

Depuis déjà prêt d’une semaine, notre amie et proche collaboratrice Maryse Bouthillette s’est envolée vers Grand Goâve, comme elle le fait chaque année, afin de vérifier les inscriptions des parrainés, le matériel scolaire, les uniformes, sans oublier le bien-être des enfants. Son équipe -- Projets-Maryse -- fait comme nous partie du conglomérat d’organismes Action Haiti, et participe activement au développement culturel, social, et économique de la communauté locale. Le programme de soutient scolaire qu’elle a mis sur pied, à l’instar du nôtre, facilite l’accès à l’école à prêt de 250 enfants démunis, dont environ une centaine de parrainés qui se verraient autrement privés de l'éducation la plus élémentaire. 

A notez que Projets-Maryse et Equipe-Antonio ne parainnent pas les mêmes enfants. Cependant, la présence de Maryse cet automne nous permet d’assurer un suivi par son entremise, en attendant que nos coopérants arrivent cet hiver.

Nous lui souhaitons un bon séjour et la remercions de son dévouement qui inspire.
Maryse, à gauche d'Antonio
  

./J.O.R.

dimanche 28 juin 2015

Nous avons le plaisir de vous annoncer que la banda Ecclesia versera (la semaine prochaine) CHF 500.00 sur le compte de l'équipe suisse, don pour la construction des deux maisons qui s'ajoute à ceux déjà accumulés cette année.
Les fonds ont été récolté le Mercredi, 17 juin dernier, à l'occasion d'un dîner littéraire à la Maison des religions. Vincenzo Todisco y a présenté son livre „Rocco e Miritimo“ et le public pouvait manger à l'italienne avant la lecture. Roberto senior a cuisiné 7,5 litres de sauce tomate, tandis qu'Ursula était en charge de la salade (du jardin) et de 50 portions de panna cotta aux fraises. (Le dîner avait lieu sans réservations.) Les enfants ont servi à table et lavé la vaisselle. Ce fut une très belle soirée tant pour les visiteurs que pour les membres de l'équipe. 

L'entrée pour le repas et la lecture était libre, mais suivie d'une collecte. Hier les organisateurs nous ont remis notre part. Les clients furent très contents du repas et très généreux: CHF 500.00 pour 36 repas, pas mal, non?

-- Ursula et sa bande...









/J.O.R.

jeudi 21 mai 2015

La Marche Minta 2015.

Merci à Minta St-Bruno. 
Cette année encore l'organisme a contribué à subventionner un projet, celui de construire 4 nouvelles classes pour l’École St-Joseph de Laporte. Nous étions nombreux le 2 mai dernier et très fiers d’être entourés de jeunes et de moins jeunes mais non moins vaillants. 
Les missions de Minta, depuis 1970 :
Celle d’aider à contrer la faim physique et intellectuelle dans les pays en voie de développement et celle de sensibiliser les gens d’ici, particulièrement les jeunes, à leur réalité.

-- Nico et Antonio
/J.O.R.


mardi 19 mai 2015

Vente de garage chez Gerry et Nico

Oyé Oyé, amis supporteurs des projets de l’équipe Antonio à Haïti….

Gerry et moi, organisons notre vente annuelle au profit d’Action Haïti Équipe Antonio.

Samedi le 6 juin prochain chez nous au :
195 Rabastalière ouest
St-Bruno
J3V 1Z3

Pour ceux et celles qui veulent acheter :
Le samedi 6 juin 2015 de 8h00 à 16h00 beau temps mauvais temps (parce que c’est une vente de car port!)

Pour ceux et celles qui veulent  donner du matériel à vendre au profit de Action Haïti Équipe Antonio :
Vous nous amener, entre le 29 mai et le 4 juin, vos objets, vêtements, bibelots, outils, vaisselle etc.  à vendre et qui trouveront preneurs (l’idée c’est de ne pas nous retrouver avec plein de matériel non vendu…). Donc des objets en bon état. Merci de nous laissez savoir d’avance par courriel si vous serez de ceux qui amèneront des objets pour la vente, afin de nous préparer  pour l’espace nécessaire.

Nous nous gardons le vendredi 5 juin pour préparer les tables et la mise en place du matériel. (ceux qui sont dispo pour aider, vous êtes les bienvenus).

Les dons en argent ou par chèque seront aussi acceptés. Action Haïti émettra des reçus d’impôt pour tout montant excédant 25$.

Au plaisir de vous voir en grand nombre 

-- Gerry et Nico

mardi 21 avril 2015

Souvenirs de coopérants (Marie-Lyne Joncas)

Alban, Marie-Hélène, Marie-Lyne et Sacha, quatre de nos coopérants cette année, se remémorent leur arrivée dans la Perle des Antilles. C'est Marie-Lyne qui nous en donne le compte-rendu.

A : Je me souviendrai toujours de mon arrivée à Haïti.
M-H : J'avais l'impression d'être dans un film.
S : Moi, la face m'est tombée. Complètement abasourdi, j'étais.
M-L : T'avais l'expression faciale d'un bébé semi-traumatisé, semi-impressionné.
M-H : Y'a du monde, trop de monde, qui veut t'aider, tenir ton sac, t'aider à trouver ton chemin, etc.
A: Les enfants te touchent, les femmes regardent tes cheveux…
M-L : Moi, c'est vraiment là que j'ai compris le sens d’être une minorité visible.
M-H : Pour se rendre à Grand-Goâve, on a pris un genre de fourgonnette/taxi. 
S : Y'a pas de code de la route, j'te dirais. Tout ce que ça prend, c'est un bon klaxon que tu utilises, tout le temps...! TOUT LE TEMPS!
M-L : Quand on est arrivés à Grand-Goâve, j’étais exténuée. Mais l’accueil de la famille Félix nous a rapidement mis à l’aise.
M-H: Oh que oui! C'était le début d'une grande aventure.
A: Où chacun a pu apporter sa touche personnelle, à sa façon.
S: On était loin de penser qu'on allait faire une tournée de spectacles de clown dans les écoles.
M-L : Eh que non! Mais, ça été une des plus belles expériences de ma vie.
A: Tellement enrichissante.
M-H : Est-ce qu'on se dit : «  À la prochaine fois » ?
S : Moi je suis game!
A : Quand vous voulez! 
M-H : Chin? 
Sacha, Marie-Hélène, Marie-Lyne et Alban lèvent leur verre et mettent désormais, tous ces beaux souvenirs, chacun dans son bagage, pour retourner là où « Je me souviens » prendra un nouveau sens.
-- Marie-Lyne

/J.O.R.

dimanche 5 avril 2015

"D'une femme à l'autre"

En plus de son action humanitaire et éducative, Antonio est aussi parti en janvier dernier avec dans ses bagages une centaine de foulards de soie …..

Antonio me disait un jour que parmi les plus oubliés des plus
oubliés, il y a les femmes haïtiennes, habituellement assez âgées, qui ne
reçoivent jamais rien. Les laissées-pour-compte dans ce pays du quart-monde.

Il avait eu un jour l’idée d’apporter quelques foulards à ces femmes. Un geste d’une grande humanité, qui m’a inspiré.

J’ai donc sollicité des  amies, en leur envoyant un courriel avec la mention « d’une femme à l’autre » et leur demandant de ramasser des foulards de soie. Très bel
objet, utile, réconfortant et surtout très léger pour transporter en grande quantité dans les valises d’un coopérant.

Voyez les yeux de ces femmes qui reçoivent ce cadeau. Ce petit foulard devient un couvre chef à l'église, un parement d'élégance pour tous les jours, un objet qui réchauffe lors de grands vents, le pare-soleil des journées chaudes, un objet à elles.

Et si l'urgence pour elles, c'est de vendre leur foulard au marché, bien soit, elles en ont soudainement la possibilité.

Cette initiative, inspirée d’Antonio, a rapidement conquis le cœur de certaines femmes d’ici qui savaient qu’elles allaient en combler d’autres.

Antonio est parti avec les 120 plus beaux foulards, en soie, signés, colorés, magnifiques. Pour un couvre-chef digne d’offrir une certaine dignité.

Voici certaines images témoignant de ce geste si simple, empreint d’humanité.


Nico Girard

/J.O.R.






vendredi 27 mars 2015

Avancement des travaux

Voici quelques photos  faisant foi de la progression des travaux sur le chantier de l'école Saint-Joseph.








/J.O.R.

dimanche 15 mars 2015

Joanna* (extrait du journal d'Antonio)

Après la messe dominicale, j’ai rendez-vous avec Annette. Elle désire me présenter Joanna, une jeune fille talentueuse, membre de sa chorale. L’élève est inscrite en 9e année à l’école Siloé. Sa mère n’a pas payé les frais d’écolage depuis le deuxième trimestre de sa 8e. Elle est évidemment menacée de renvoi : l’ami donateur a perdu son travail. 

La mère de Joanna est veuve. Son mari est décédé d’une maladie à l’estomac, l’année du grand goudougoudou, après avoir avalé un comprimé : une vengeance vaudou. La même année, elle accouchait de ses 6e et 7e enfants. 

«Konbyen dolà ? 
- Pa Konnen » 

Elle s’informera demain. Je vais essayer de négocier avec le directeur un effort de 50%.

-- Antonio





/J.O.R.

*nom fictif



jeudi 5 mars 2015

Images du Chantier

Une quarantaine d’hommes et de femmes transportent l’eau, le sable, les roches, le ciment pendant que des ouvriers creusent à la pelle la terre inculte. En six semaines, déjà les fondations de pierre sont posées. Vendredi, on installera la première poutre de libage. Fritz coordonne l’engrenage, tel un horloger suisse. 

Quatre grandes classes, mesurant chacune 50 m2, et un bureau pour la direction. Superbe! Un premier édifice à deux étages, parasismique, grattera le ciel de Laporte! 

-- Antonio







/J.O.R.

lundi 23 février 2015

Parrainage... (Extrait du journal de bord d'Antonio)

Visites à CÉSEV, Maranatha, enseignement de l’informatique à Saint-François, bricolages à la maternelle de Denise, spectacle sous la pluie à Notre-Dame-Marie et recomposition d’un squelette à Minerve. 

Maintes activités au Centre Marie-Cécile : bricolages, informatique, théâtre, cinéma… 
Distribution des cadeaux, prises de photos, dessins, lettres… 

7 nouveaux parrainés : Mirlène, Harryelle, Katoura (Ti-Maryse), Éva, Eighsando, Roosz et Mackenly, le benjamin et dixième enfant de madame Luma. 

D’autre part, Gertrude, Sonson, Manouchka et Thérèse ont terminé leur bout de chemin scolaire : le tintement de la cloche ne les interpellait plus. Thérèse devrait entreprendre un cours de couture sous peu. 

Jennifer Lafontan a terminé sa classe de philo en juin et Islande, les soins infirmiers. Bravo ! 


André Jean bat tous les records de l’école CÉSEV avec une moyenne de 91,3 %. 

-- Antonio

/J.O.R.

mardi 10 février 2015

Dans mon temps... (extrait du journal de Marie-Line)

Dans mon temps…
Qui n’a pas entendu ses parents ou ses grands-parents parler du bon vieux temps?
Le temps ou même pendant les plus grosses tempêtes de neige, ils marchaient des kilomètres et des kilomètres pour aller à l’école… à pied… pas de souliers.
Mais c’est ici, au cœur d’Haïti, dans les montagnes, que je réalise que vos histoires du « bon vieux temps » ne sont pas que des histoires. 
Ici, c’est encore une réalité.
Sauf qu’il n’y a pas de tempête de neige.
Non, ici, c’est des températures de 40 degrés sous le soleil.
Mais pourquoi affronter la chaleur, les montagnes et les roches glissantes?
C’est simple, l’éducation des enfants de Laporte.
Certains d’entre eux marchent tous les matins et tous les soirs pendant plus d’une heure pour se rendre à l’école.
En haut, on y découvre une petite école avec des enseignants et des élèves au cœur énorme.
Bricolage, casse-tête, jeux de créativité, c’est ce que nous avons découvert ensemble, les enfants et moi.
J’ai appris deux choses pendant mon voyage en montagne.
La première : chaque enfant du monde à un désir d’apprendre et de découvrir.
La deuxième : je ne suis pas en forme.
Bon, je vais faire mon jogging pour me mettre en forme. 
À bientôt.
-- Mawie-Line. 

/J.O.R.





lundi 2 février 2015

Le chantier

Fénès plante un piquet, préalablement taillé dans une branche de bwat chèn (acacia). Ce sera la première borne.  
Patrick, l’ingénieur, sort son gallon à mesurer. « 12 mètres », ordonne-t-il. Puis il s’accroupit. Son œil averti scrute le sol incliné. «Un peu à gauche. » Fénès fixe le deuxième pieu. 
Angle droit. Coup d’œil attentif : « 6 mètres ». La 3borne est enfoncée. 
J’étais impatient de constater le résultat final de cette méthode pour le moins empirique, sinon hasardeuse. Tous les paysans observaient l’opération.
À la quatrième balise, l’ingénieur, sûr de lui,  mesure le cordeau : 6 mètres boule (pile) ! Je n’en croyais pas mes yeux. Un rectangle parfait !
Chers lecteurs et donateurs, le chantier de construction de l’agrandissement de quatre classes à l’école Saint-Joseph a officiellement démarré.
-- Antonio



/J.O.R.

vendredi 30 janvier 2015

Une nouvelle marraine heureuse

Parce que j’étais tanné d’attendre que mon frère fasse des bébés, j’ai décidé que le titre de marraine, ce n’était pas seulement une affaire de famille.
Avant mon départ en Haïti je n’avais aucunement l’intention de parrainer une enfant.
Est-ce que l’argent va se rendre?
L’argent sert à quoi?
Est-ce que les enfants en profitent vraiment?
C’est avec Action-Haïti, équipe-Antonio que j’ai constaté de mes propres yeux que le parrainage a un gros impact sur la vie d’une famille.
Parrainer un enfant, c’est lui permettre d’aller dans une bonne école, d’apprendre à parler français.
C’est aussi lui donner une chance de sourire de s’amuser et de devenir le prochain Barak Obama.
Je pourrais mettre 300$ sur une nouvelle paire de botte d’hiver, mais comme j’ai un parrainé en Haïti, je préférerais venir passer mes hivers avec sa famille.
J’dois aller me faire bronzer si j’veux qu’Eightsando me ressemble.
À plus tard.

-- Marie-Line, une marraine heureuse et souriante.

jeudi 29 janvier 2015

Carrelage (extrait du journal d'Antonio)

7 h.  Olriche s’amène avec quatre étudiants de sa classe de carrelage. Ils passeront la journée au dallage de la chambre D’Artagnan sous la supervision de leur maître. À midi, Olriche m’interpelle : « Il manque des carreaux. À cause du motif, on a dû effectuer trop de coupes.» Comme on est dimanche, les commerces sont fermés. » Quelle tuile !

Fille d’un carreleur, Marie-Line propose la création d’une mosaïque pour le corridor menant aux chambres. Eureka! La tuile est corrigée !

lundi 26 janvier 2015

La flaveur du bois

Ce dimanche sera jour de repos.  Depuis le séisme, lors de mes séjours, je ne me rappelle pas en avoir pris un seul.  Il faut dire que l’équipe roule rond.
Je me sens bien. Il me faut assembler les pièces de différents casse-tête, qui s’ajustent aisément les unes aux autres. L’équipe me soutient et, déjà après quelque dix jours, Alban et Marie-Line sont autonomes. Deux jeunes talents animés d’un cœur sincère et généreux. Je ne les oublierai pas. 
Quant à Louis, à son 3e séjour, il nage comme un poisson rouge en liberté. Son départ approche; une deuxième semaine dynamique débutera mercredi matin.
Chaque départ, chaque arrivée dégage son parfum. C’est bien. La flaveur nette, capiteuse ou épicée, ranime alors la flamme du tout début.
Louis repart après deux semaines de travail intensif. Son domaine ? La construction. 
  • Le nombre de compagnons augmentant d’année en année, l’ajout d’une quatrième chambre à notre bivouac devenait indispensable. Rappelons que nous squattons le toit plat en ciment de notre agent M. Félix. D’Artagnan aura désormais sa propre couchette.
  • Aussi, Louis aura supervisé les réparations nécessaires aux maisons que nous avons jadis construites pour Freda et grand-mère Marie-Suzette.
  • Enfin, il aura assisté aux réunions de planification de la construction de l’agrandissement de 4 classes à l’école Saint-Joseph.
Le travail achevé, Louis repart le cœur fier et heureux. En prime, il rapporte chez lui la recette de la succulente sauce vinaigrette d’Alban.
Au nom de l’Équipe, mèsi anpil, anpil !

-- Antonio



/J.O.R.

samedi 24 janvier 2015

La balade en bécane (extrait du journal d'Antonio)

Après avoir reconduit à pied Yves-Bertha, Yves-Jude-Marie et Marie-Yves, trois filles de ? Laporte, je me rends compte que Jean-Yves, le benjamin, pourrait lui aussi participer à l’atelier de fabrication de petits bateaux animé par Marie-Line.
Du coup, j’enfourche mon vélo et me rends chez les Laporte. J’installe le petit bonheur à califourchon sur le tube horizontal et, d’un coup de pédale assuré, je file vers le centre à quelque dix minutes de distance, sous le regard fier de sa maman. Soudain, en route, j’entends un paysan hurler. Une crevaison, sans doute. J’arrête et le regarde.
« Ou li fè mal !, crie-t-il. »
Je ne comprends pas. L’homme s’approche; prend le petit dans ses bras et le replace de biais afin de sauver les bijoux du petit trésor. Je le remercie et repars.
« L’ap pèdi soulyé li !, crie-t-il. »
J’arrête de nouveau et le regarde. Je ne comprends pas. L’homme s’approche; prend dans ses mains le pied du petit, délace l’espadrille à demi son sorti de son peton, remet le soulier et relace la chaussure. 
«Mèsi anpil, mesye »

L’homme s’en retourne s’asseoir sur sa roche, souriant.
-- Antonio

/J.O.R.

mardi 20 janvier 2015

École Saint-François (extrait du journal d'Antonio)

L’équipe rencontre Evens Pierre-Antoine, le nouveau directeur. Jeune, dynamique, engagé, il nous fait une forte impression. Du coup, ingénieur informatique, Alban s’engage pour les 6 semaines à y enseigner l’informatique aux élèves du secondaire; Marie-Line trouve une niche en éducation physique. J’en suis très heureux.
-- Antonio

/J.O.R.

dimanche 18 janvier 2015

Saint-Joseph (extrait du journal d'Antonio)

Grand-Goâve, le 16 janvier 2015
Toujours le même accueil extrêmement chaleureux. L’école fonctionne bien et Hugues, le nouvel enseignant, cadre parfaitement dans l’équipe.
J’ai acquis une nouvelle maturité sur mon rôle de coopérant. L’an dernier, grâce aux observations de Claudine, j’ai constaté la très piètre qualité d’enseignement dispensé aux élèves du préscolaire, malgré la bonne volonté des jardinières et leur formation à l’école normale. Je ressentais de la déception et un peu de découragement.  
Cependant ma réflexion a macéré dans une bonne vinaigrette. 
  1. Annette et Helda, nos jardinières, sont d’excellentes personnes animées par le succès de leurs élèves.
  2. Elles ont la meilleure formation recevable en Haïti.
  3. Elles sont consciencieuses et généreuses.
  4. Elles entretiennent une excellente relation avec leurs petits bouts de chou.
Le hic ? Elles appliquent la pédagogie haïtienne où les enfants perdent le trois quarts de leur temps. Alors comment réagir ?
  1. Accepter l’état des faits sans jugement.
  2. Assumer mon rôle de semeur; je ne puis faire plus. Et comme la terre est fertile, faire confiance qu’au fil des ans, le grain germera.
  3. Profiter de la présence de tous mes merveilleux compagnons et compagnes pour faire vivre aux tout-petits le plus d’expériences sensorielles, motrices, créatives et intellectuelles possible.
Depuis, je vis très bien avec la situation.
Cette semaine, Marie-Line leur a fait découper des cartons, peinturlurer leur main, chanter, fait faire des casse-tête et leur a raconté des histoires. Pendant ce temps, Alban leur a fait découvrir les gros blocs Lego. 
D’autre part, dans les classes du primaire, la situation évolue. 
  1. Hugues, le nouvel enseignant de 5e, suit la formation pédagogique offerte à Grand-Goâve par l’Université du Québec à Chicoutimi.
  2. Durinville, 6e, commence à faire travailler les élèves en équipe.
  3. Witchie, 4e, commencera une formation en pédagogie en septembre prochain.
  4. Léonel, 3e, et Margalie, 1re, avancent à pas de tortue.
  5. Jean-Arnold, 3e, stagne dans ses vielles habitudes.
J’ai confiance. Comme les leaders sont Durinville, Hugues et Witchie, les trois locomotives sauront assurément faire avancer les wagons plus lourdement chargés de leurs certitudes.

Grande nouvelle ! Les travaux de construction ont débuté. Comme louis a rédigé un excellent texte qu’on retrouvera sur le blogue…
-- Antonio

/J.O.R.

vendredi 16 janvier 2015

L'arrivée, un aperçu (extrait du journal d'Antonio)

Grand-Goâve, le jeudi 8 janvier 2015
Sans surprise, les coqs sont au rendez-vous. Cette cacophonie est étrange. Elle pourrait autant servir de piste de son pour un film de suspense que d’évoquer une rumeur pastorale. Non l’acuité du gueulement rappelle plutôt le charivari.
À notre arrivée, le 7 janvier, la famille de Félix nous accueillit avec sourires et chaleur. Retrouver un chez-soi à l’étranger quart-mondiste s’avère pour moi une nécessité. Les chambres étaient propres;  les lieux nous attendaient. Déjà ce matin je pourrai commencer mes activités.
Louis était étonné du bon état du bivouac. Très heureux de l’entretien de son œuvre, voire de l’amélioration. Il compte organiser son chantier ce matin. Déception ! Félix n’a pas commandé les matériaux. À la première heure, Noé devrait toutefois être présent.
Enthousiastes sur la route, Alban et Marie-Line semblent démunis devant la présence des blattes.  Et de l’état de la bécosse.  Cependant, le moral et la motivation sont au rendez-vous. Je suis très content de leur présence parce que j’avoue que cette année le cœur se fait languir.
Une tuile cette année : peu ou prou d’électricité depuis le mois de novembre. Grâce à la génératrice de Félix, nous en souffrirons moins. Cependant, nous n’y aurons accès que quelques moments chaque jour. Ma lampe frontale servira avant l’aube.


La journée du 8 janvier offre deux surprises :
  1. Noé se présente dès 8 h et les matériaux commandés par Félix apparaissent une demi-heure plus tard. Tant et si bien qu’à la fin de la journée, les murs préfabriqués attendent patiemment d’être fixés à l’édifice existant. Louis est heureux et je crois que ce séjour lui sera d’un grand secours dans l’acceptation de ses limites physiques. Il se sent revivre dans ses capacités de bâtisseur.
  2.  Plusieurs écoles n’ouvriront que mardi prochain… C’est le cas pour CÉSEV, Notre-Dame-Marie et peut-être Den’s. Par contre, les portes de Maranatha, de Saint-François et de Minerve sont ouvertes. Notre date d’arrivée est certes une semaine trop hâtive.
   Les vélos sont montés, mais les pneus pas encore gonflés. Les trois mousquetaires se rendent donc à pied à l’école Maranatha. Maxis, toujours aussi accueillant, nous donne rendez-vous pour vendredi matin. 
En route pour Notre-Dame-Marie, nous payons une visite rapide à Magnel (président de l'association des handicapés de Grand Goâve) et Marie (son épouse). La joie de la rencontre entre vieux copains.
La rivière Grand-Ravine est complètement tarie. Nous pouvons donc la traverser à gué aisément, nous évitant ainsi un long détour. ...
-- Antonio


lundi 12 janvier 2015

Madame Boules*

Deuxième témoignage, cette fois-ci de notre amie Marie-Line Pitre.



Avant mon départ vers le pays du soleil, je n’avais qu’un projet en tête :
trouver de belles grosses boules* pour jouer au foot.

Heureusement, en Haïti, la meilleure façon de rendre les enfants heureux, c’est leur offrir un sourire et un ballon de soccer.
J’avais choisi le sport parfait.
Par chance, parce que j’ai 90 ballons de soccer à donner.

Dès mon arrivée en Haïti, je donne deux boules au voisin ; je donne deux boules aux enfants de la maison ; je distribue des boules dans les écoles.

Et faut dire que je suis probablement la seule blanche, blonde aux yeux bleus du coin avec des grosses boules... de soccer… à donner.

«Mawi-Line, Madame Boules !»

Et comme mon surnom l’indique, je joue également avec des boules… de soccer.

Comment faire partie d’une gang?
Facile.
Des jeunes, des moins jeunes et une boule de soccer.
Du plaisir pendant des heures et des heures.
Je te l’assure. D’ailleurs, j’essuie encore la sueur sur mon front.
La première partie, s’est déroulée au parc, au coin de la rue l’Impasse de l’Amitié.
Tu connais?

Une trentaine de jeunes sourient au soleil, pieds nus dans les roches à frapper un ballon de soccer. Je venais de retrouver le bonheur.
Évidemment, je suis moumoune, j’ai joué en gougounes.
On a perdu en finale.
Mais j’ai gagné la confiance des Haïtiens et quelques ampoules.

Bref, je dois aller me faire des cornes sur les pieds pour le prochain match.

À bientôt les sportifs !

-- Mawi-Line, Madame Boules



* Boule = ballon en créole haïtien