dimanche 25 décembre 2016

Chers amis,

Suite à l'ouragan Matthew, nos efforts ont porté fruits:

1) Le toit de la chapelle-école Saint-Joseph est réparé.
2) Le toit de l'annexe de 5 classes a été entièrement refait.
3) Nos collaborateurs en Haïti sont en train de réparer les toits des maisons des familles Jean, Hilaire et Jean-Julné.
4) La reconstruction complète de la maison de la famille Artibone débutera en janvier.
5) En janvier, nous remplacerons tous les volumes des élèves de l'école Saint-Joseph, abîmés par les fortes pluies (l'école était à ciel découvert). 
6) En janvier, nous organiserons des dîners nutritifs pour les élèves de Saint-Joseph, pour contrer la famine. 
7) Nous achèterons des semences pour des cultivateurs dont les terres furent dévastés, en collaboration avec les 3 autres équipes d'Action-Haïti. Maryse et Franky, notre agronome préféré, sont responsables du projet. 
8) Nous achèterons des victuailles pour des familles sans ressources. 

Merci à l'équipe suisse, qui a amassé les fonds pour les réparations de maison et la construction de la maison Artibone.

Merci au Diocèse catholique de Berne nous a envoyé l'argent pour la réparation de la chapelle-école et de l'annexe.

Merci à l'équipe québécoise a amassé les fonds pour le remplacement des manuels, les dîners à Saint-Joseph, les semences, la bouffe pour les familles pauvres.


Au nom de toute l'équipe, un très Joyeux Noël.

-- Antonio

/J.O.R.

jeudi 20 octobre 2016

Nous acceptons les dons en ligne!

J'ai le grand plaisir d'annoncer qu'Action Haïti, Équipe-Antonio, accepte dès à présent les dons en ligne, via le site de CanaDon. Vous n'avez qu'à suivre le lien suivant:

Notez qu'en choisissant cette option vous devrez spécifier vers lequel des différents projets d'Action Haïti vous souhaitez que votre don soit acheminé. Équipe-Antonio fait parti des options. 

Notez aussi que des frais administratifs de 3,9% seront retenus par CanaDon si vous optez pour l'option en ligne. Nous acceptons évidemment toujours les dons directs, en chèque ou en argent (voir sur cette page la rubrique "pour faire un don").

Merci à Alain Higgins, trésorier d'Action Haïti, pour la mise en place du système.

En espérant que vous serez nombreux à soutenir nos efforts, spécialement dans la foulée de l'Ouragan Matthew.

/J.O.R.

mercredi 12 octobre 2016

Nouvelles du Père Brice

Voici quelques nouvelles du Père Brice, qui a à sa charge la écoles catholiques de Grand Goâve. Il confirme ce qu'on sait déjà, mais promet en outre de chiffrer les dégâts. 

2016-10-08, père Brice à Antonio

Bonjour,

Il y a un sérieux problème de connexion d'internet à cause du cyclone. Haiti fait face aujourd'hui à une catastrophe. Beaucoup de maisons détruites et les gens n'ont rien.

Saint Joseph n'a pas été épargné par le cyclone. L'église est à moitié découverte et la toiture est endommagée. La toiture du nouveau bâtiment de l'école a été emportée. J'ai rencontré Guy André ce matin pour faire une évaluation. 

Je m'arrange au cours de la semaine pour avoir des photos et une évaluation des dégâts avec des chiffres.

Je t'envoie en fichiers attachés le devis qui manque au projet à présenter à la fondation Louise Grenier.

Sous peu, tu auras d'autres informations sur les dégâts causés par le cyclone Mathieu.

Salutations!


P. Brice

/J.O.R.

lundi 10 octobre 2016

Compte-rendu de Maryse

Notre proche collaboratrice Maryse était sur place lors de l'ouragan. On a finalement eu des nouvelles ce weekend. Voici ce qu'elle nous rapporte.

2016-10-09,  de Maryse à Antonio
Bon dimanche Antonio, 

J'ai vu le Père Brice et il m'a dit qu'il t'avait répondu; ce qu'il m'a dit, c'est que le toit de l'église est à demi parti et tout le toit de l'école [c'est à dire, la ralonge de l'école St-Joseph] s'est envolé. Je suis bien triste pour toi, tu viens à peine de finir, le vent a été encore plus fort au sommet des montagnes.

M. Fritz m'a remis une enveloppe pour toi et il m'a dit que demain, il ira voir les dégâts à St-Joseph et prendre des photos.

Michel Gerald est venu me voir pour que je m'informe de la santé de Joane, je lui ai dit d'aller car à Jeanty toutes routes sont démolies, ce n'est qu'un ruisseau et de la boue, il doit m'apporter des nouvelles .

Pour nous, au Centre le toit du dépôt et des latrines est parti et une fissure dans le mur, on doit réinstaller un poteau de béton.

Demain les écoles devront se réajuster avec la nouvelle réalité, plusieurs ont perdu livres, argent uniformes... Pere Brice m'a dit il va falloir relâcher la discipline.

Aujourd'hui tout est calme, mais il n'est pas question d'aller à la mer, tout est ravagé.


À bientôt,  Maryse



/J.O.R.

D'autres nouvelles

Les témoignages affluent. Voici quelques courriels qui nous sont parvenus dans les derniers jours. Bien qu'aucun de nos collaborateurs directs n'aient été blessés lors du passage de l'ouragan, leur constat est clair: la situation à Grand Goâve est précaire, et à l'échelle du pays, c'est l'urgence d'agir.  On craint les maladies et la famine. Des réparations de bâtiment seront également nécessaire, de même que du remplacement de matériel. 

De Jeffry à Antonio, 2016-10-07
Allo M. Antonio, 
Vous allez bien?

Mardi matin vers les 2h du mat, c'était la tornade. Des maisons sont parties au vent, j'ai même pensé que la nôtre allait partir aussi. Des tôles ont coupé le cou de ceux, qui à 2h du mat étaient déjà sans abri. C triste!

Parlant de maladie, y'a le choléra qui, après chaque saison pluvieuse refait surface. Dieu seul sait ce qui nous attend.

Merci d'avoir poster mon texte. C'est gentil de votre part. Je me suis pas encore reconnecté sur Facebook depuis la dernière fois. J'espère que vos amis répondront nombreux aussi.

En effet, y'a un quartier à Port au Prince qui est dévasté. Des sinistrés pleurent dans nos radios en demandant de l'aide.

La reconstruction d'Haiti on se demande quand est-ce que ça va se faire.
Merci pour vos prières, j'espère que le Bon Dieu aura pitié de nous.
Dès que j'aurai d'autres nouvelles je vous écrirai. Pour vos parrainés, je vais prendre de leurs nouvelles un par un pour savoir comment ils vont.

Merci de rester solidaire à notre peuple. J'espère qu'un jour les haïtiens souriront au lieu de pleurer et que nos vêtements de deuil se changent en vêtements de fête.

A bientôt!

Jeffry 

/J.O.R.

vendredi 7 octobre 2016

Matthew, c'est nous -- des nouvelles de Grand Goâve après le passage de l'ouragan

Haïti se trouve sur la trajectoire des tempêtes. Chaque année, ses habitants courent le risque d'être frappés de plein fouet par des rafales de 225 km/h et inondés par des pluies diluviennes. Ce n'est qu'une question de temps, et l'histoire se répète.  

Les historiens et les sociologues qui se penchent sur la question des désastres s'entendent sur ce fait: on a beau blâmer les vents et les pluies, il n'y pas, à proprement parler, de « catastrophes naturelles.» Par définition, une catastrophe est relative à la population qui la subie. Le lieu où elle frappe, la vulnérabilité de ses victimes, le niveau de prévention et de préparation des politiques et des répondants qui réagissent à son passage: le facteur humain entre en jeu. 

Ce n'est qu'une question de temps avant que l'ouragan frappe, mais le contexte social, politique, racial, et environnemental joue contre Haïti. Ajoutons que les changements climatiques causés en grande partie par nos pays riches, entraînent des tempêtes, sinon plus fréquentes, du moins plus intenses, et donc plus périlleuses pour sa population à risque. On a tous une part de responsabilité.

Cette fois, c'est l'Ouragan Matthew qui emporte avec lui ponts et chaussées, bétail et potagers, et à l'heure actuelle, au moins 478 vies humaines. On parle de 35000 réfugiés, le décompte n'est pas terminé.  

Les communications sont difficiles, mais nos collaborateurs sur place semblent en sûreté. Jeffry, un de nos parrainés et présentement étudiant en quatrième année de médecine, a réussit à nous joindre par Internet. Voici son diagnostique:
« Allô Mme Marie! 

Comment allez vous? J'ai pas pu accéder à mon compte ces dernières 48 heures vu qu'il y a panne d'électricité à Grand Goâve suite au passage de Matthew. Je viens de voir par mail que vous m'aviez écrit sur facebook. 

Je vais bien merci, la famille va bien, nos proches aussi. Mais le pays va mal. Au niveau de Grand Goâve, les autorités ont enregistrés 5 pertes en vie humaine. J'ai pas pu faire les infos pour savoir l'étendue des dégâts sur tout le pays. Les jardins sont détruits, on craint déjà une sévère famine, les animaux domestiques la plupart d'entr'eux sont partis dans les rivières en crues. Le pont de Petit Goâve n'est plus, pour accéder à cette ville les gens sont obligés de traverser la rivière à pied ou sur le dos d'un passeur pour de l'argent. Jusqu'à ce matin c'était ainsi. J'ai ouïe dire que la chapelle et l'école à St Joseph sont endommagées, je confirmerai pour vous plus tard.

En gros c'est la situation. L'éducation nationale avait donné congé sur tout le territoire. Les cours reprendront lundi matin. 

À bientôt pour d'autres nouvelles! 

Je vous embrasse! »

D'autres nouvelles suivront. Entretemps, j'en profite pour souligner l'importance d'exprimer notre soutien au peuple Haïtien, et en particulier à la communauté de Grand Goâve, où nous opérons, hors de portée des médias et des grands organismes de charité. Au nom de toute l'équipe, je vous invite à faire un don. 

J.O.R.



dimanche 14 août 2016

Composer avec les restes: Réflexions du talentueux Louis Ménard sur l'art de récupérer

Les ouvriers ont pratiquement détruit la remise de mon voisin pendant les travaux de rénovation. Peu soucieux des économies, ils ont voulu balancer aux rebuts, portes, fenétres et restes de parement de haut de gamme. 

Lorsque le proprio, sachant que je bâtissais des cabanons pour un projet de construction humanitaire, m'a demandé de lui fabriquer une remise de remplacement, je lui ai proposé d'utiliser ses propres matériaux. 

Pensée: "Avec tout ce vous jetez, dans mon pays je vivrais comme un roi ".

J'ai, une fois, entendu quelqu'un demander à un compositeur: "... Comment on fait une chanson ?"
La réponse, toute simple, je l'ai bien aimée: " souvent, le début vient tout seul. On dit que c'est du talent. Mais, pour bien la finir, le talent ne suffit pas, il faut y mettre du travail et du temps. À la fin, quand on regarde le résultat, on est content et on espère que les autres l'aimeront autant ".

Le talent de la récupération est un cadeau et tout le monde n'a pas un égal talent. Cependant, une fois le projet commencé, le reste dépend des efforts consentis.

Je n'ai pas eu le don de la musique. On m'a plutôt confié celui de la récupération.

J'en retire beaucoup de satisfaction. Regardez mon dernier cabanon, il est bien. Il est beau, il est bon et mon voisin a fait un don... Ailleurs, loin d'ici, en montagne, Action-Haiti (équipe Antonio ) s'en servira pour parfaire une réalisation scolaire.

C'est l'initiative finale qui donne toute la dimension aux petits talents individuels rassemblés. Cette perspective me rend heureux comme une nouvelle chanson.



-- Louis

lundi 1 août 2016

Vente de garage

Notez à votre agenda:

Une vente de garage aura lieu le 20 août prochain chez Nico et Gerry, au
195, chemin de la Rabastalière Ouest, Saint-Bruno, J3V 1Z3. Il s'agit de la quatrième vente dont l'argent récolté servira à la construction de la rallonge de l'école Saint-Joseph.

Nous vous invitons à apportez vos trésors (objets que vous croyez vendables, évitez les bidules et les vêtements) durant la semaine qui précède la vente, soit du 14 au 19 août.  Laissez le tout sous le car port si nous sommes absents, ou passez nous un coup de fil avant de venir 514 602 0829. Vos dons devront être reçus au plus tard le vendredi 19 à 17h00 pour nous permettre l'installation de la vente en soirée.

Vous êtes tous évidemment les bienvenus le jour même, si vous souhaiter vous procurer de belles choses (on nous avise qu'il y a déjà de quoi allécher les lecteurs). 

Passez le mot.

Nico et Gerri 
  

dimanche 31 juillet 2016

Famille Legene

Maman monoparentale avec 6 enfants, Mme Legene vit dans des conditions lamentables depuis le tremblement de terre de 2010. Lorsqu’il pleut, elle doit envoyer les enfants chez les voisins, car tout est complètement inondé. L’été dernier, à cause des conditions atmosphériques (chaleur et humidité), les moustiques ont envahi leur espace de vie et tous les enfants ont contracté la malaria. 

Grâce aux efforts de la branche suisse d'Equipe Antonio, la famille Legene aura bientôt un nouveau toit. Comme vous pouvez le constater, les travaux vont bon train. Il s'agit de la huitième famille de parrainés qui bénéficiera du programme 'Un toit pour eux'. 







-- Antonio
/J.O.R.



jeudi 2 juin 2016

L'honorable J. Michel Doyon, Lieutenant-gouverneur du Québec avec Antonio Di Lalla

On ne se lance pas dans l’aide humanitaire pour recevoir des fleurs, mais les marques de reconnaissance vont droit au coeur. C’est d’autant plus le cas lorsqu’elles sont officielles. 

Le 15 mai dernier, au Cégep de Granby, Antonio s’est vu decerner la médaille du Lieutenant-gouverneur pour mérite exceptionnel, en reconnaissance de ses accomplissements humanitaires exceptionnels. Il s’agit de la plus haute décoration de ce programme de distinction honorifique. Elle est bien méritée.

Ça fera bientôt dix ans qu’Antonio travaille auprès des enfants et des enseignants de la région de Grand Goâve, se dévouant corps et âme à la scolarisation haïtienne, de même qu’à la sensibilisation des Québécois à cette noble cause. 

Au fil des ans, les liens d’amitiés se sont multipliés, ici comme là-bas, faisant contrepoids à ce qui serait autrement un fardeau. On trouve toujours du plaisir comme coopérant à l’international, mais c’est d’abord le sens du devoir qui motive Antonio à persévérer dans une entreprise ardue, tant physiquement qu’émotionellement. Au total, ce sont plusieurs centaines d’enfants, des dizaines d’enseignants et leurs familles respectives — sans oublier toute une équipe de bénévoles qu’il a initié au travail humanitaire — qui éprouvent de la reconnaissance envers cet homme généreux, grand dans son humilité.

C’est avec une joie immense qu’il a reçu sa médaille d’or. C’est avec fierté que nous l’applaudissons.  

Equipe-Antonio

/J.O.R.

dimanche 20 mars 2016

« Notre programme de parrainage offre la fréquentation scolaire à 74 jeunes du préscolaire au secondaire. Des enfants qui autrement n'auraient pas accès à la fréquentation scolaire.

Merci aux généreux parrains et marraines qui rendent tout ça possible.»







-- Antonio

/J.O.R.

lundi 22 février 2016

Les Mousquetaires

« Tous pour un ; un pour tous ! » la devise qu'Alexandre Dumas nous a si gentiment transmise. Nous sommes chanceux : chaque année les membres de l'équipe vivent cette solidarité indéfectible; entre nous, bien sûr, mais surtout avec tous ces enfants haïtiens que nous avons le bonheur de côtoyer. 

De gauche à droite: Marie-Line, Antonio, Myriam, Alban et Naïma. 

mardi 16 février 2016

Enseignants (Extrait du Journal d'Antonio)

« L'école Saint-Joseph est dotée d'enseignants consciencieux ayant à coeur la réussite scolaire, mais surtout le bien-être de leurs élèves. Chaque année, leur accueil, leur détermination et leur courage nous impressionnent. Du courage ? Oui, parce que les conditions ne sont pas faciles. Néanmoins, ils persistent et signent. Bravo! »






dimanche 7 février 2016

Agrandissement (Extrait du journal d'Antonio)

« La chapelle-école Saint-Joseph peut accueillir aisément 4 classes. Or la clientèle scolaire est passée de 65 à 200 élèves en huit ans. Un agrandissement s'avérait urgent. 





Les travaux ont débuté en janvier 2015. Faute d'argent, ils ont été interrompu en avril pour redémarrer en décembre. Le nouvel édifice logera 5 classes, en plus d'un bureau pour le directeur. Comme l'école se situe en montagne, en pente abrupte, l'ingénieur M. Théodore, a choisi un édifice à deux étages. Le premier gratte-ciel de la région !

Les élèves intégreront leur classe en avril 2016.


Un projet de 60 000 USD. Beaucoup d'efforts de la part de l'équipe et de nos donateurs. Mais le résultat sera majestueux. »

-- Antonio

/ J.O.R.

mardi 2 février 2016

Mme Legene a six beaux enfants, tous parrainés par Action-Haïti. Ils fréquentent l'école Notre-Dame-Marie, une excellente école. Cet été les six enfants ont souffert de la malaria à cause de la condition insalubre de leur maison. Grâce à notre équipe suisse, en avril, nous leur construirons une jolie maisonnette, solide, parasismique et ... à l'épreuve de l'eau.




dimanche 24 janvier 2016

Coûture au Centre Marie-Cécile (par Myriam Alepin)

En pensant à mon atelier de couture, j’étais loin de penser qu’il susciterait autant d’intérêt auprès des jeunes filles haïtiennes. Je m’étais préparée sommairement, mais comme en Haïti rien ne se passe comme on le prévoit, j’avais imaginé plusieurs activités de « secours » pour m’adapter aux désirs et habiletés des enfants.
Il est 9h du matin. À notre arrivé au centre, déjà plusieurs enfants attendent sous le manguier. La chaleur se fait sentir, même à l’ombre mon chandail me colle au dos et mon front  perle d’humidité.  On s’installe à l’intérieur.  Alban improvise un poste d’informatique avec ses trois ordinateurs, Marie-Line sort costumes et perruques en vue de son atelier de théâtre, et moi j’étale du ruban, des aiguilles, du fils et du tissus un peu partout sur la table. Naïma se joint à moi et fait le décompte des ciseaux disponibles.
 J’étais prête. Prête oui, mais pas à ça. Je m’attendais à deux ou trois jeunes filles,  elles étaient plutôt une dizaine autour de la table. Peut-être même moins, mais j’avais  l’impression qu’elles étaient plus de cinquante. Rapidement elles touchent à tout.  Je fige. Une idée et vite. Simple. Rapide. J’ai le vertige. Vite une idée.  Vite. Ah! DES BOUCLES ! Oui!

 Avec l’aide précieuse de Naïma, les fillettes ont choisi leur tissus puis tranquillement confectionné des boucles toutes simples pour mettre dans les cheveux. Les textiles ont cessé de voler de tout côté et j’ai repris mon souffle. La pression et le stress que je m’imposais ont quitté la pièce et j’ai finalement  pu apprécier le moment. Certaines filles plus habiles ont fabriqué deux, trois boucles  et même davantage. Les plus vieilles, plus habiles, ont  fait des camisoles sur mesure. Simples mais colorées, idéales pour le carnaval. Elles étaient fières.  Elles avaient tout fait, et la fierté dans les yeux d’un enfant est le plus beau remerciement que l’on peut espérer. À ma grande surprise, deux garçons se sont joints au groupe. Le plus âgé fabriquait un nœud papillon, sous les rires de ses amis amusés. Alors que le second, plus jeune, voulait faire une boucle pour une copine. Des sourires de plus. Merci. Les enfants quittent. Je suis épuisée. Tout suintante, le front maintenant huileux, mais contente, ils ont appris, ils ont eu du plaisir, et ils sont fiers. 
-- Myriam
ps: Photos à venir
/J.O.R

samedi 23 janvier 2016

Des nouvelles d'Antonio et de l'équipe de terrain

C’est toujours avec beaucoup d’émotions — un mélange d’excitation, d’envie, et de soulagement, qu’on reçoit des nouvelles d’Antonio et de l’équipe de bénévoles qui part chaque année pour Grand Goâve, Haïti. Leur précieux témoignage est notre unique fenêtre sur ce qui se passe sur place. La fanfaronnade des coqs, l’odeur des fruits trop mûrs tombés sur le sol, la chaleur du soleil, le goût sucré des pamplemousses…  
L’équipe de terrain est très occupée. En plus des travaux de routine — visite des écoles, suivi des parainnés, supervision des chantiers de construction — ses membres (ses mouquetaires comme Antonio aime à les appeler) font souvent face à des contretemps. On a beau y être aller plusieurs fois, dans ce beau pays, on s’y fait toujours surprendre.
Tout ça pour dire que si les nouvelles tardent depuis deux semaines, c’est que tandis que pour contourner les obstacles, tout le monde met la main à la pâte, peu trouvent le temps de la mettre au clavier. Premier point de contact hier soir, 22 janvier (excitation, envie, soulagement). Heureusement, Antonio nous rapporte, dans l’ensemble, de très bonnes nouvelles; malgré les moyens de pression d’ordre politique qui entravent le retour à l’école de plusieurs enfants, chacun des bénévoles se rend utile à sa façon: arts plastiques, cours d’éducation physique, cours d’informatique, et toute une panoplie d’ateliers.
Le visage de l’équipe change chaque année, alors de nouvelles recrues se joignent aux vétérans. C’est avec entrain et humour qu’Alban, Marie-Line, Myriam, Naïma et Antonio découvrent ou redécouvrent la région de Grand Goâve, et les familles qui nous y reçoivent à bras ouverts. Celle de Felix et Ketlie d’abord, puisque ce sont nos hôtes principaux; en second lieu celle constituée des enseignants et de la communauté qui soutient l’école Saint-Joseph située en montagne (qui accueille maintenant près de 200 élèves, et qui emploie, grâce à vos dos, 9 enseignants et membres de la direction). 
Les anectodes et les esquisses se succèdent, drôles, tristes, et curieuses, sous la plume d’Antonio. Dans les jours et les semaines qui suivront, j’en transcrirai des extraits. Je ferai de même avec les journaux de bord et les témoignages des autres bénévoles au fur et à mesure qu'ils me les communiqueront. 


Je commence dès demain avec un texte de Myriam Alepin, qui donne des cours de couture au Centre Marie-Cécile à Grand Goâve.

A bientôt,

J.O.R.