mardi 21 avril 2015

Souvenirs de coopérants (Marie-Lyne Joncas)

Alban, Marie-Hélène, Marie-Lyne et Sacha, quatre de nos coopérants cette année, se remémorent leur arrivée dans la Perle des Antilles. C'est Marie-Lyne qui nous en donne le compte-rendu.

A : Je me souviendrai toujours de mon arrivée à Haïti.
M-H : J'avais l'impression d'être dans un film.
S : Moi, la face m'est tombée. Complètement abasourdi, j'étais.
M-L : T'avais l'expression faciale d'un bébé semi-traumatisé, semi-impressionné.
M-H : Y'a du monde, trop de monde, qui veut t'aider, tenir ton sac, t'aider à trouver ton chemin, etc.
A: Les enfants te touchent, les femmes regardent tes cheveux…
M-L : Moi, c'est vraiment là que j'ai compris le sens d’être une minorité visible.
M-H : Pour se rendre à Grand-Goâve, on a pris un genre de fourgonnette/taxi. 
S : Y'a pas de code de la route, j'te dirais. Tout ce que ça prend, c'est un bon klaxon que tu utilises, tout le temps...! TOUT LE TEMPS!
M-L : Quand on est arrivés à Grand-Goâve, j’étais exténuée. Mais l’accueil de la famille Félix nous a rapidement mis à l’aise.
M-H: Oh que oui! C'était le début d'une grande aventure.
A: Où chacun a pu apporter sa touche personnelle, à sa façon.
S: On était loin de penser qu'on allait faire une tournée de spectacles de clown dans les écoles.
M-L : Eh que non! Mais, ça été une des plus belles expériences de ma vie.
A: Tellement enrichissante.
M-H : Est-ce qu'on se dit : «  À la prochaine fois » ?
S : Moi je suis game!
A : Quand vous voulez! 
M-H : Chin? 
Sacha, Marie-Hélène, Marie-Lyne et Alban lèvent leur verre et mettent désormais, tous ces beaux souvenirs, chacun dans son bagage, pour retourner là où « Je me souviens » prendra un nouveau sens.
-- Marie-Lyne

/J.O.R.

dimanche 5 avril 2015

"D'une femme à l'autre"

En plus de son action humanitaire et éducative, Antonio est aussi parti en janvier dernier avec dans ses bagages une centaine de foulards de soie …..

Antonio me disait un jour que parmi les plus oubliés des plus
oubliés, il y a les femmes haïtiennes, habituellement assez âgées, qui ne
reçoivent jamais rien. Les laissées-pour-compte dans ce pays du quart-monde.

Il avait eu un jour l’idée d’apporter quelques foulards à ces femmes. Un geste d’une grande humanité, qui m’a inspiré.

J’ai donc sollicité des  amies, en leur envoyant un courriel avec la mention « d’une femme à l’autre » et leur demandant de ramasser des foulards de soie. Très bel
objet, utile, réconfortant et surtout très léger pour transporter en grande quantité dans les valises d’un coopérant.

Voyez les yeux de ces femmes qui reçoivent ce cadeau. Ce petit foulard devient un couvre chef à l'église, un parement d'élégance pour tous les jours, un objet qui réchauffe lors de grands vents, le pare-soleil des journées chaudes, un objet à elles.

Et si l'urgence pour elles, c'est de vendre leur foulard au marché, bien soit, elles en ont soudainement la possibilité.

Cette initiative, inspirée d’Antonio, a rapidement conquis le cœur de certaines femmes d’ici qui savaient qu’elles allaient en combler d’autres.

Antonio est parti avec les 120 plus beaux foulards, en soie, signés, colorés, magnifiques. Pour un couvre-chef digne d’offrir une certaine dignité.

Voici certaines images témoignant de ce geste si simple, empreint d’humanité.


Nico Girard

/J.O.R.