lundi 10 février 2014

Évenson Attis

Césev est une école secondaire de qualité où Maryse et moi inscrivons une quarantaine de parrainés. Jeudi matin, assis dans le bureau du directeur, je consulte les résultats scolaires de nos protégés. L’un obtient 75 % de moyenne, l’autre à peine 50 %, le seuil de réussite en Haïti. La note de 80 % n’est pour ainsi dire jamais attribuée. Soudain, M. Casimir m’interrompt. « En 10e année,  j’ai un élève exceptionnel : 85 % de moyenne générale! Ses parents sont décédés; il vit avec son frère et sa sœur à peine plus âgés que lui. Il ne possède pas un sou pour payer ses études. Pouvez-vous l’aider? »
Or les études à ce niveau s’avèrent fort chères : plus de 400 USD par année. L’État ne contribue pas. Je réfléchis quelques instants. L’image de ce jeune cerveau gaspillé m’indigne, mais celle de ce cœur vaillant et courageux, persévérant me peine profondément.
« Si Équipe-Antonio fait un effort, est-ce que Césev fera le sien ?
Oui, assurément.
50 – 50 ?
D’accord, répond le directeur. »
Dans les minutes qui suivent, je rencontre Évenson. Sa joie me bouleverse. Si peu pour nous; tant pour lui.

Samedi, à la rencontre de tous nos parrainés du secondaire au Centre Marie-Cécile, sa reconnaissance illuminait ses yeux, irradiait tout son être.

-- Antonio

/J.O.R.

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