mardi 19 février 2013

Kay Laguerre: Mission accomplie!


Allo à toutes et à tous

Les travaux de la maison des Laguerre sont enfin terminés et les clés leur ont été remises hier. Mission accomplie ! 

Je joins quelques dernières photos (malheureusement M.Laguerre et plusieurs de ses enfants étaient absents). Petite annecdote culturelle, il est très difficile de faire sourire les Haitiens sur les photos, ils prennent systématiquement une pose très sérieuse, un peu comme pour nos photos de passport. Donc ne vous y méprenez pas, les Laguerres sont très heureux et très reconnaissants pour la maison reçue.

Une fois de plus, merci à toutes et à tous pour votre support et surtout pour avoir cru dans notre rêve de faire une petite différence ici. 

-- André




/J.O.R.

dimanche 17 février 2013

Extrait du dernier témoignage d'André


« Salut!

Samedi, j’ai donné mon dernier cours d’ébénisterie. Les jeunes étaient très fiers et très heureux d’avoir réalisé eux-mêmes un petit coffre en bois. Puis en fin d’après-midi, j’ai revu Meda, la mère de plusieurs de nos parrainés, qui avait cessé de faire petit commerce avant notre arrivée. Avec quelques dons de riz, d'huile et d'argent que je lui ai fournis au cours des dernières semaines, elle a pu enfin recommencer à faire son petit commerce, et aujourd’hui elle était très fière et très contente de me montrer son plateau d’articles à vendre. Ça, ça a fait ma journée !

Pour mon dernier samedi soir, je me fais plaisir en jouant de la guitare dans le noir (l’électricité est coupé environ 50% du temps ici), sous un superbe ciel étoilé des Caraïbes. Je repense, avec un peu de nostalgie, que ça fait déjà près d’un mois que Marie et Jean-Olivier sont partis, et qu’Antonio a fait de même il y a quelques jours, me laissant le dernier pour garder le fort. Puis au moment d'écrire ces dernières lignes, j'entends de gens qui festoient pas très loin. Ça sonne comme un mélange de fête de carnaval, de chants religieux et de cérémonie vaudou accompagnée de tam tam et de cris.

Je suis vraiment très satisfait de mon séjour en Haïti cette année. Après 6 semaines passées ici, à vivre parmi les Haïtiens et à travailler avec eux, je commence à connaître pas mal de monde. Certains jours, quand je circule dans les rues de Grand Goâve, il m’arrive de croiser une ou deux personnes que je connaisse. C’est un peu amusant parfois de rouler à bicyclette, mon moyen de transport par excellence, et d’entendre dans mon dos quelqu’un m’interpeller en disant « Monsieur André ! ». Durant mes 2 séjours en Haïti, Grand Goâve fut un peu mon 2e chez soi. Je garde un merveilleux souvenir de ce peuple si fort et si courageux, et surtout qui chante et qui garde toujours le sourire, malgré tous les malheurs et catastrophes naturelles qui ne cessent de les frapper. Ce que je retiendrai toujours d’eux, c’est qu’ici les gens apprécient le peu qu’ils ont, alors que nous, gens du nord ou de l’occident, nous ne voyons parfois que ce qu’il nous manque. Vivre parmi ce peuple m’a vraiment changé. Comme je songeais l’an dernier, je terminerai mon récit en disant "Haïti, jamais je ne t’oublierai, à jamais tu resteras gravé dans mon cœur."»

-- André

/J.O.R.



mardi 12 février 2013

D'autres nouvelles des chantiers


Ce texte d'André date d'il y a quelques jours; sans doute nous enverra-t-il prochainement des photos plus récentes. Celles-ci donnent cependant un bon aperçu des progrès.

« Allo,

La maison des Laguerre avance bien, comme vous pouvez le constater! 


















Vendredi, j'ai travaillé à construire une rampe d'accès pour la maison de Magnel. Cette-fois, en plus d'être les bras pour le transport des matériaux, j'ai pris le rôle de manoeuvre et de boss-maçon en équipe avec un Haitien; belle harmonie et beau travail. Côté transport, j'ai voyagé entre autre 5 ou 6 chaudières d'eau de la rivière à chez Magnel, en utilisant les techniques haitiennes, soit transport sur une épaule et même transport sur la tête. Magnel transportait quant à lui du matériel sur ses cuisses, assis dans son fauteuil. »


Rampe d'accès en construction, Magnel en arrière-plan
















-- André

Demain, c'est le retour d'Antonio, qui en aura beaucoup à raconter. André restera encore une semaine à Grand Goâve et devrait voir la fin des travaux. On lui souhaite bonne chance! 

/J.O.R.

vendredi 8 février 2013

La vélodérision

Il faut comprendre, d’abord, qu’Antonio en a beaucoup en tête. En tant que chef d’équipe, il a la responsabilité de voir à ce que tous les projets aillent de l’avant, ce qui veut dire beaucoup de gestion dans des délais très courts. Comme un champion d’échecs (de réussites, aussi), Antonio pense plusieurs coups d’avance... mais pas toujours au moment présent. 

Ensuite, il y a l’insomnie. Antonio dort mal en Haïti. Lorsque le manque de sommeil devient critique, il n’a d’autre choix que d’avoir recours aux somnifères. Merveilleux au petites heures du matin, ils ont cependant la fâcheuse tendance à engourdir, disons jusqu’aux moyennes heures...

Agenda bourré et somnifères font mauvais ménage. Enfin, c’est une question de perspective. D’un naturel distrait, Antonio devient alors fort distrayant pour le reste de l’équipe. Au fil des jours, nous colligeons les anecdotes cocasses. J’en partage une aujourd’hui. 

Nous avons tous rendez-vous au centre communautaire Marie-Cécile, où André donne un cours d’ébénisterie à un groupe de parrainés. Antonio nous rejoint sur le tard. Il arrive en vélo (un bon vélo, pour son vieux dos) qu’il stationne avec les nôtres devant l’entrée du centre. L’activité se déroule sans encoche, sans doigt coupés; Marie et moi quittons bientôt l’atelier. André est le dernier à partir. Antonio disparaît quelque part entre les deux. 

En fin de journée, de nouveau tous réunis, Antonio nous raconte comment le chemin du retour a été pénible: 

« Figurez-vous, mes deux pneus étaient crevés! J’ai dû marcher tout le chemin à côté de ma bécane, en me demandant comment c’était possible. Je comprends pas!  » 

Un rapide interrogatoire et nous trouvons réponse à l’énigme. 

« Antonio... c’est pas ton vélo... »

Au lieu d’enfourcher le vélo qu’il a lui-même garé à la vue de tous, immanquable à la sortie du centre, il va consciencieusement chercher sa monture à l’intérieur du bâtiment, dans une remise de vélos brisés, en choisit un d’une taille et d’une couleur differente du sien, qui a de surcroît deux pneus dégonflés! C’est trop drôle pour être vrai...

Il faut comprendre qu’Antonio en a beaucoup en tête. 
Mais ce soir là, on se la paye un peu... 

/J.O.R.

P.S.: Merci Antonio de nous avoir fait tant rire!

mercredi 6 février 2013

Le rire, une catharsis


Tremblement de terre, ouragans, cyclones, choléra, malaria, tant de deuils… Cependant le peuple haïtien garde sa profonde joie de vivre. Quel est le secret de leur résilience. Serait-ce leur naturelle bonhommie ?
Conscients du rôle que jour le rire dans la guérison, le consul d’Haïti a préparé de concert avec la ministre de la Culture et celle de l’Éducation d’Haïti, et  le ministre québécois aux Affaires étrangères un protocole sur la formation des humoristes en Haïti. Mme Louise Richer, directrice fondatrice de l’École nationale de l’humour en fut la principale signataire.
Profitant de ce court séjour dans la Perles des Antilles, Louise en a profité pour visiter l’école Saint Joseph de Laporte, dont elle soutient ardemment l’Équipe depuis sa réouverture en 2007.
Touchée par les beaux visages des écoliers, qui autrement travailleraient aux champs, fière d’entendre lire les b-a-ba, elle ressortit cependant penaude devant les résultats de sa partie de dés jouée avec les enseignants le soir à la lueur de la lampe à l’huile.
Croyant profondément à la nécessité du rire, elle fut conquise, sur les bancs d’une humble école de montagne, par celui de tous ces beaux visages.
-- Antonio

P.S.: La prochaine anecdote va vous faire rire... /J.O.R.

mardi 5 février 2013

Nouvelles des travaux de finition à Laporte

C'est avec plaisir que nous constatons que les travaux de finition a Laporte progressent bien, comme en témoignent ces photos qu'André m'envoie.





La première photo montre un ouvrier qui travaille au mur de soutènement qui longe l'école, la seconde montre l'escalier, la troisième une vue sur le parvis et sur l'entrée de l'école. La quatrième donne quant à elle un aperçu du vieux manguier qui surplombe l'école et la ravine.

/J.O.R.

samedi 2 février 2013

L'oeil (André)


La vie de coopérant sur le terrain nous donne parfois des occasions imprévues d’aider quelqu’un dans le besoin. Lundi, pendant que je travaillais sur le chantier de construction, un jeune d’environ 14 ans, qui était venu nous aider à transporter les blocs de ciment, m’a expliqué en créole qu’il avait très mal à son oeil droit. Celui-ci était en effet très rouge; le jeune avait peine à l’ouvrir et des larmes en coulaient constamment. Bien que je comprenne très peu le créole, j’ai vite saisi qu’il avait besoin de voir un médecin rapidement et je savais très bien qu’il n’avait pas les moyens de payer la consultation, encore moins les médicaments qui lui seraient prescrits. Je lui ai donc donné l’argent nécessaire pour le médecin et lui ait expliqué, avec l’aide d’un interprète, de m’apporter la prescription à son retour et que j’irais avec lui à la pharmacie pour acheter les médicaments. En comptant la consultation, les médicaments et les transports en tap tap (petit pickup qui sert de mini bus), pour lui et sa mère, il m’en a coûté au grand total... environ une bonne bouteille de vin chez nous. Son oeil a finalement guéri, la rougeur et la douleur sont parties, et lui et sa mère sont très heureux. Mais malheureusement il semblerait qu’il ait perdu la vision de cet oeil. L’accident daterait d’il y a un mois et ils n’avaient pas l’argent pour consulter plus tôt.

- André

/J.O.R.