mercredi 5 décembre 2012

À propos des vélos


J'ai demandé a Louis s'il pouvait m'en dire un peu plus sur sa cueillette de vélos (voir message précédant). Jamais tirer les vers du nez n'aura été aussi facile! Voici le témoignage que notre invétéré cycliste :  

"Les vélos? ... Je leur dois d'avoir récupéré mes capacités physiques au-delà de tout ce que les docteurs m'accordaient à la suite d'un accident d'automobile sérieux en 1988. Et je leur dois aussi le plaisir que j'ai eu à voyager un peu partout en Europe et aux USA depuis ce temps en pédalant.

On sous-estime la grande contribution de ce mode de transport, les Chinois vous le diront. Facile et économique, il est à la portée de tous chez nous. Pourtant, c'est sur le continent nord-américain qu'on le méprise le plus, lui préférant inconditionnellement le moteur thermique. Chaque année, des milliers, voire des dizaines de milliers de vélos sont carrément jetés aux ordures, plusieurs en parfaite condition de marche. J'ai décidé, dans la mesure de mes moyens, de récupérer le plus possible de ces bicyclettes dont les gens veulent se départir pour en faire profiter ceux qui en ont besoin. Ceux qui me connaissent m'aident à passer le message et je vais quérir les montures délaissées chaque fois que ça m'est possible. Avec des amis, on répare celles qu'on peut et on les redistribue. C'est de cette manière que mes vélos se sont retrouvés à Grand-Goâve après le séisme qui a lourdement endommagé les routes.

Il y a plus. Antonio a découvert tout l'intérêt porté à nos bécanes là-bas. Plutôt que de les rapporter, il a décidé de les donner à des haitiens avant de repartir. Ici, au Québec, on a réalisé que certains de ces vélos qui nous sont donnés sont inadéquats pour nos besoins en Haiti. Certains sont  trop délicats ou trop dispendieux mais peuvent être vendus ici à bon prix et  remplumer la caisse des projets en cours... On en a vendu, une fois remis en état,  pour environ deux milles dollars lors de nos deux ventes de  garages cette année. Ça donne une idée du potentiel de ces ''objets de mépris nord-américains''.

La difficulté qui se pose toujours est de réussir à faire la connection entre ceux qui veulent se départir des bécanes et ceux qui pourraient profiter de ces  petits trésors une fois réparés. Lors d'une randonnée à vélo, j'ai eu l'occasion d'échanger sur le sujet avec un policier patrouilleur à deux roues. Ce dernier m'a confié que les policiers récupéraient plusieurs vélos abandonnés sur le territoire de patrouille chaque année. Ça m'a donné l'idée de contacter la personne chargée de disposer de ces engins, une fois les délais légaux écoulés. À ma grande surprise, la mairesse de Beloeil s'est montrée très ouverte au don d'un certain nombre de ces vélos pour une cause humanitaire, ce qui est le cas de notre organisme. La résolution, une fois entérinée par le conseil de ville, nous permettra d'obtenir dix vélos sélectionnés en fonction de besoins d'ACTION-HAITI/ÉQUIPE ANTONIO.

On en est là présentement... Est-ce que ça répond à ta demande ?

Merci Louis, ça répond amplement!

Au risque de lui donner du travail supplémentaire, je vous invite, chers lecteurs, à nous contacter si vous avez des bicyclettes en trop. Nous saurons quoi en faire...

/J.O.R.